Le gouvernement français a décidé de mettre en place une nouvelle messagerie sécurisée pour les ministères et les fonctionnaires : Tchap. Développée spécifiquement pour répondre aux besoins de confidentialité et de souveraineté des échanges gouvernementaux, cette messagerie remplace les applications populaires comme WhatsApp, Signal ou Telegram.
L’objectif est d’assurer une sécurité maximale pour les discussions sensibles des agents de l’État, tout en évitant les risques d’ingérence étrangère dans les communications. Les raisons de ce changement sont multiples. Bien que les applications de messagerie comme WhatsApp et Telegram offrent un certain niveau de sécurité, elles sont principalement hébergées à l’étranger, ce qui soulève des inquiétudes sur la confidentialité des données et les risques d’espionnage.
« Il y a clairement un problème de souveraineté, c’est évident. Si j’utilise une messagerie WhatsApp, Telegram ou Signal, ce sont des outils beaux et prometteurs de sécurisation, mais je n’en sais strictement rien », déclare Damien Bancal, journaliste spécialisé en cybersécurité. Selon lui, l’incertitude sur la sécurité des données sur ces plateformes rend leur utilisation problématique pour des échanges sensibles.
Tchap : une solution 100% française
Tchap, contrairement à ces applications, est entièrement développé en France et hébergé sur des serveurs nationaux. Cette spécificité permet d’assurer un contrôle total sur la sécurité des données échangées. « Tchap est plus fiable, même si un piratage reste toujours possible. Plus on mettra de barrières, plus on aura la possibilité de se dire que les messages ne sont ni écoutés ni interceptés », précise Damien Bancal. Cette approche vise à renforcer la confiance des fonctionnaires et des ministres dans l’outil, en garantissant que leurs échanges ne soient pas susceptibles d’être interceptés par des acteurs étrangers.
Le gouvernement, via Matignon, entend imposer cette messagerie à tous les ministères, avec une première adoption déjà en cours. Actuellement, 300 000 fonctionnaires utilisent Tchap, un chiffre en constante augmentation. François Bayrou, ministre chargé de la Transformation publique, est l’un des plus fervents défenseurs de cette solution. L’année dernière, un autre outil, Olvid, avait été proposé, mais son adoption avait été bien moins significative. En revanche, Tchap semble avoir trouvé son public, notamment grâce à sa fiabilité et sa simplicité d’utilisation.
Si la migration vers cette nouvelle messagerie se fait progressivement, elle est considérée comme essentielle pour renforcer la sécurité des échanges au sein de l’État. La priorité reste de préserver la souveraineté numérique de la France et d’éviter que des puissances étrangères puissent interférer avec les discussions gouvernementales. Le projet Tchap s’inscrit ainsi dans une stratégie plus large de cybersécurité, visant à renforcer la résilience des administrations face aux cybermenaces.
Les ministères et administrations publiques sont désormais invités à adopter cette nouvelle norme, afin de garantir une communication sécurisée et maîtrisée. La messagerie Tchap, avec sa conception française et son hébergement local, est un symbole de cette volonté de protection des données sensibles, dans un monde de plus en plus connecté et vulnérable aux attaques cybernétiques.








