Dans le cadre de l’examen du budget de la sécurité sociale, le gouvernement envisage d’augmenter les taxes sur l’alcool. Si des mesures ont été mises en place pour baisser le prix de certains produits alimentaires et venir en aide aux Français en situation de précarité financière, les prix de l’alcool, quant à eux, seraient sur le point d’augmenter.
Selon le journal Echos, Bruno Le Maire avait affirmé sa volonté de revoir à la hausse les taxes sur l’alcool. C’est une initiative qui n’est encore qu’au stade de projet, mais elle est d’ores et déjà sur la table des négociations. Elle sera probablement appliquée au mois de septembre, après son examen par le Parlement, dans le cadre du projet de loi sur le financement de la sécurité sociale pour 2024.
Taxes sur l’alcool : une hausse minime, mais…
L’augmentation ne sera pas conséquente. Elle ne devrait pas dépasser 0.3 centime par bouteille de vin qui coûte entre 1 à 2 euros, indique la même source. Selon le rapport d’information de la Commission des affaires sociales, les taxes sur les produits alcoolisés constituent une recette importante sur l’ensemble des accises fiscales des boissons. Cependant, les revenus devraient augmenter de quelques centaines de millions d’euros avec la hausse des taxes prévue.
Par ailleurs, cette initiative vise à augmenter les droits d’accises déjà appliqués pour les produits du tabac, dans le cadre de la loi de finances 2023. Il est à noter que la hausse des prix des produits alcoolisés est calculée à partir de l’inflation de l’année 2021. Cette initiative s’inscrit dans l’objectif d’indexer les prix de cette hausse à partir des prix d’évolution de l’année 2022.
Une perspective d’augmentation qui fait déjà polémique
Les prélèvements, rendus publics dans le rapport d’information de juin, sont peu convaincants pour certains, notamment pour les membres du Rassemblement national et du Modem : « Outre une TVA à 20 %, les boissons alcoolisées sont soumises à des droits d’accise, qui varient en fonction du type de produits et du degré d’alcool, mais aussi à une cotisation additionnelle poursuivant des objectifs de santé publique pour les boissons au-delà de 18 degrés », expliquent Cyrille Isaac-Sibille (Modem) et Thierry Frappé (Rassemblement national).
Quant aux représentants du secteur, ils ont exprimé leurs inquiétudes quant à la hausse des taxes à venir qui va, selon eux, à l’opposé de la promesse que leur a faite Emmanuel Macron lors de son premier mandat. « Nous n’avons pas revalorisé nos tarifs à la distribution en 2022 malgré les hausses de charges, notamment liées à l’augmentation du prix du verre. Nous ne comprendrions pas que cet effort ne soit pas pris en compte et que parallèlement le gouvernement augmente les droits sur les alcools. Ce serait la double peine », s’insuge Thomas Gauthier, secrétaire général de la Fédération française des spiritueux (FFS).
Ce dernier souligne, dans ce sillage, les défis auxquels sont confrontés les professionnels du secteur face à une industrie jugée capricieuse : « Un tiers des entreprises de spiritueux avaient des résultats négatifs au premier trimestre 2023 (…) Les ventes en grandes et moyennes surfaces s’effritent et l’exportation a plongé de 21 % sur les trois premiers mois », déplore Thomas Gauthier.
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