Le gouvernement envisage de relever la fiscalité sur les contrats de complémentaires santé, provoquant une vive réaction des mutuelles et assureurs. Ces derniers alertent sur une hausse inévitable des cotisations pour les assurés. Dans un contexte économique tendu, cette mesure soulève des inquiétudes pour le pouvoir d’achat et l’accès aux soins.
En France, les contrats de complémentaires santé sont parmi les plus taxés d’Europe, avec un taux moyen de 14 %. À titre de comparaison, cette taxe est de 0,15 % en Espagne et de 2,5 % en Italie. Cette surimposition, multipliée par huit en vingt ans, fait peser une lourde charge sur les assurés, déjà confrontés à des augmentations régulières des cotisations.
Selon Florence Lustman, présidente de France Assureurs à Mutualite.fr : « Nous voulons reprendre le dialogue avec les pouvoirs publics au plus vite car notre système de santé mérite mieux qu’une taxe supplémentaire alors que la santé est déjà plus lourdement taxée en France que partout ailleurs en Europe ».
Des conséquences directes sur le pouvoir d’achat
Pour les complémentaires santé, cette nouvelle taxe se traduirait automatiquement par une hausse des cotisations, impactant directement les ménages et les entreprises. Jacques Creyssel, président du CTIP, avertit : « Envisager une nouvelle taxe sur les complémentaires santé se traduirait nécessairement par des coûts supplémentaires à la charge des ménages et des entreprises, ce qui est insensé dans le contexte actuel. »
Les mutuelles rappellent leur rôle essentiel dans la couverture des risques santé en France, où elles contribuent à maintenir l’un des plus faibles restes à charge d’Europe. En 2025, elles participeront notamment au financement de nouveaux dispositifs comme l’augmentation des consultations médicales à 30 euros ou la couverture du vaccin contre la bronchiolite pour les nourrissons.
Un appel au dialogue pour préserver les complémentaires santé
Les acteurs de la santé appellent à un renforcement de la coopération avec les pouvoirs publics pour garantir un système durable et solidaire. Ils demandent une programmation pluriannuelle des financements et une réflexion approfondie sur la maîtrise des dépenses de santé. Éric Chenut, président de la Mutualité Française, souligne à Mutualite.fr : « Il est urgent de débattre des modalités de financement durable et solidaire de notre protection sociale. Taxer les contrats n’est ni juste ni adapté. »
Dans un contexte de tensions économiques, cette taxation est perçue comme une décision contradictoire avec les engagements de l’exécutif de ne pas alourdir la fiscalité des ménages. Les fédérations de santé plaident pour une meilleure prise en compte des enjeux sociaux et économiques. Alors que les discussions autour du budget 2025 s’intensifient, la question reste ouverte : comment concilier financement de la santé et préservation du pouvoir d’achat des Français ?