Les locataires vont-ils partager le paiement de la taxe foncière sur leurs habitations avec les propriétaires immobiliers à l'avenir ? Ces derniers, par la voix du président de leur organisation (UNPI), réclament vivement cette option, estimant plus équitable que cette dépense soit assumée par les deux parties. Une idée difficile à faire avancer du fait des résistances à prévoir du côté des locataires, outre la nécessité de changer, au préalable, les lois.
La taxe foncière, qui a subi de nombreuses augmentations, va connaître une nouvelle hausse minimale de 3,9% cette année. Une charge lourde qui devrait être partagée avec les locataires, estime Sylvain Gratalou, président de l’organisation des propriétaires immobiliers (UNPI), qui répondait, samedi 20 avril, aux questions d’Europe 1. Ce dernier a défendu cette idée qui pourrait, explique-t-il, apporter un « rééquilibrage des choses ».
L'UNP plaide pour une réforme de la taxe foncière
Sylvain Gratalou, affirme, d’une part, qu’il serait tout à fait normal que les locataires participent au paiement de cet impôt, au même titre d’ailleurs que la taxe d'habitation, qui « était payée par tous les occupants, quels qu'ils soient, en leur qualité de propriétaire ou de locataire ». « Il est normal que les propriétaires contribuent à aider les pouvoirs publics au sens large. Mais ce qui est absolument honteux, c'est que ce soient les seuls à participer à cela. Il faut que ce soit un effort collectif », plaide-t-il. Le président de l’UNPI estime que c’est là une « simple justice ».
Hélas, aujourd’hui, déplore-t-il, « on constate qu’on est particulièrement exigeant avec les communes, notamment en termes de nouvelles mobilités, de transports, etc. Il faut bien financer tout ça et on ne demande qu'à une seule catégorie de la population de financer cela », ajoute Sylvain Gratalou. Ce dernier fait remarquer que « quand on est propriétaire bailleur, on participe à la vie de l'État, c'est-à-dire qu'on loge des concitoyens, on rénove un parc immobilier qui est vieillissant. Donc il y a toute une action économique du propriétaire bailleur que n'a pas celui qui est propriétaire de yachts ou d'œuvres d'art qui, lui, ne paye pas d'impôts ».
Cependant, la proposition de Sylvain Gratalou est difficile à passer pour plusieurs raisons. Il faut d’abord savoir que les locataires payent déjà d’autres taxes. Mais ce n’est pas le seul problème. La proposition de l’UNPI risque de buter sur la nécessité de faire intervenir les députés pour un changement de loi. Ce qui n’est pas du tout évident.
Rappelons que la taxe foncière va encore augmenter cette année 2024. La hausse arrêtée par l’État est de 3,9 % sur l’ensemble du territoire français. Cependant, certaines communes ont décidé de mettre en place une augmentation conséquente supplémentaire.