Taxe foncière 2026 : c’est officiel, le recul du gouvernement n’empêchera pas l’augmentation (0,8% minimum)

Les propriétaires paieront malgré tout une hausse d’au moins 0,8 % de leur taxe foncière.

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Taxe foncière
Taxe foncière : une hausse de 0,8 % minimum imposée en 2026, même après le recul de Lecornu - Crédit : Adobe Stock | Econostrum.info

Bien que Sébastien Lecornu ait déclaré devant le Sénat la suspension de la hausse de la taxe foncière prévue pour le printemps 2026, les propriétaires devront malgré tout faire face à une augmentation. Cette situation peut sembler contradictoire, mais elle s’explique par la manière dont cet impôt local est calculé et par les mécanismes automatiques liés à l’inflation.

Mercredi, le Premier ministre a annoncé que la réforme concernant l’intégration d’office des « éléments de confort » (chauffage, douche, W.-C., surfaces forfaitaires) dans la valeur locative était mise en pause. Cette mesure, qui devait renchérir la taxe foncière pour de nombreux propriétaires, a suscité un fort rejet politique, poussant le gouvernement à repousser l’échéance. Comme le précise Le Parisien, « Cette suspension ne concerne que l’intégration d’office de tous les éléments de confort (…) dans la valeur locative servant au calcul de la taxe foncière ». Ainsi, seule cette réforme précise est gelée.

Pour autant, une autre règle continue de s’appliquer : la revalorisation annuelle des bases locatives. Chaque année, ces dernières évoluent automatiquement en fonction de l’inflation mesurée par l’Indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH). L’Insee a publié l’estimation provisoire de l’IPCH de novembre : +0,8 %. Ce pourcentage sert de référence nationale pour déterminer la hausse minimale des bases de calcul. Sauf surprise lors de la publication des chiffres définitifs à la mi-décembre, la revalorisation sera donc bien de 0,8 % pour 2026.

En clair, même sans réforme, la taxe foncière augmente mécaniquement. Cette progression concernera les quelque 32 millions de propriétaires français. Et si l’État n’ajoute aucune hausse supplémentaire, cette revalorisation nationale pourrait être amplifiée dans certaines zones selon les décisions locales.

Car en plus de la base imposable, les communes et intercommunalités disposent de la liberté de fixer leurs taux. En 2024, 14 % des collectivités avaient relevé leur taux, et 12,6 % en 2025 selon la DGFiP. Toutefois, les élections municipales de mars prochain devraient inciter de nombreux élus à ne pas augmenter les impôts locaux cette année. À l’inverse, certaines communes choisissent parfois de baisser leur taux : 390 l’avaient fait l’an dernier, annulant partiellement ou totalement la hausse automatique pour leurs administrés.

Cette mécanique complexe fait que le montant final de la taxe foncière payée par les propriétaires ne sera pas identique partout. Même avec une base revalorisée de 0,8 %, une commune peut atténuer, compenser ou accentuer l’augmentation selon ses choix budgétaires. À cela s’ajoutent également les taxes annexes, comme la taxe sur les ordures ménagères ou la taxe Gemapi (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), qui peuvent, elles aussi, évoluer en 2026.

Jeudi devant les sénateurs, Sébastien Lecornu a justifié son recul sur la réforme des « éléments de confort » en expliquant vouloir donner du temps pour « une nouvelle méthode de calcul plus locale ». Il a précisé : « J’ai demandé aux ministres concernés de dilater ce calendrier pour nous emmener jusqu’au mois de mai ou juin, pour permettre cette approche départementale », voire « commune par commune ». Cette suspension est donc purement temporaire et n’empêche en rien l’application des règles habituelles de revalorisation.

Les mécanismes automatiques qui font augmenter la taxe foncière

La confusion vient souvent du fait que plusieurs leviers coexistent. La réforme suspendue était une hausse exceptionnelle, mais la taxation actuelle repose déjà sur des dispositifs qui évoluent chaque année. Le principal est la revalorisation des valeurs locatives cadastrales (VLC). Comme l’explique MoneyVox, la hausse attendue de 0,8 % découle directement de l’inflation enregistrée en 2025.

L’Insee a confirmé que l’IPCH provisoire est de +0,8 % pour novembre. Même si le chiffre définitif sera publié à la mi-décembre, les corrections sont généralement minimes. Cela signifie que la base taxable augmentera automatiquement de ce même pourcentage. Cependant, cela ne garantit pas que la facture finale progressa exactement de 0,8 %, car le montant dépend aussi du taux fixé par la commune, de celui de l’intercommunalité, ainsi que des taxes additionnelles.

En résumé, même si le gouvernement a reculé sur sa réforme la plus controversée, les impôts locaux continueront de suivre leur trajectoire habituelle. Les propriétaires doivent donc s’attendre à payer davantage en 2026, au minimum +0,8 %, et potentiellement plus selon les décisions locales.

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