Les propriétaires soumis à la taxe foncière espéraient une accalmie après plusieurs années de flambée. Hélas, 2026 ne marquera pas le retour à la stabilité. Même si la hausse attendue sera plus modérée que les années précédentes, elle reste bien réelle. En cause : la revalorisation automatique liée à l’inflation, mais aussi des décisions locales et des propositions politiques susceptibles de rebattre les cartes du calcul de cet impôt.
Chaque automne, les propriétaires voient arriver leur avis de taxe foncière, et chaque année ou presque, le montant grimpe. La raison principale tient au mode de calcul même de cet impôt : il repose sur les valeurs locatives cadastrales, censées représenter le loyer théorique que rapporterait le bien s’il était loué. Ces valeurs sont réévaluées automatiquement tous les ans en fonction de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui mesure l’inflation au niveau européen.
Ainsi, tant que les prix augmentent, même légèrement, la base de calcul de la taxe foncière suit cette tendance. Pour 2026, la revalorisation provisoire est estimée à +0,9 %, selon les dernières données de l’Insee publiées en octobre 2025. C’est nettement moins que les flambées de 2023 (+7,1 %) ou 2024 (+3,9 %), mais cette hausse, bien que modérée, s’ajoutera à des taux communaux qui, dans certaines villes, continuent, eux aussi, d’augmenter.
En 2025, 12,5 % des communes avaient choisi de relever leur taux d’imposition, tandis que la grande majorité (86,3 %) l’avait maintenu. Les municipalités auront jusqu’au 15 avril 2026 pour décider de leurs nouveaux taux. Autrement dit, même sans inflation forte, les habitants de certaines zones risquent de voir leur taxe grimper une fois de plus.
Vers une taxe foncière plus équitable… ou plus complexe ?
Face à une fiscalité locale jugée injuste par une partie des ménages, la question d’une réforme du système ressurgit. Plusieurs députés, notamment du groupe La France Insoumise (LFI), ont déposé fin octobre un amendement au projet de loi de finances 2026 visant à rendre la taxe foncière progressive, c’est-à-dire calculée en fonction des revenus des propriétaires.
Aujourd’hui, cet impôt ne tient compte que de la valeur du bien, sans considération pour la situation financière de son détenteur. Résultat : « Proportionnellement à leur richesse, la taxe foncière pèse jusqu’à 10 % du patrimoine des ménages modestes ayant recours à l’emprunt, contre moins de 0,01 % pour certains grands propriétaires », soulignent les députés à l’origine de la proposition
Leur idée : instaurer un barème de majoration et de minoration. Au-delà de 800 000 euros de patrimoine net, la taxe serait augmentée, tandis que les foyers modestes bénéficieraient d’une réduction progressive.
En parallèle, un autre amendement envisage d’étendre la surtaxe sur les résidences secondaires à l’ensemble du territoire, et pas seulement aux zones touristiques. Une mesure qui viserait à rétablir une certaine justice fiscale, mais dont l’application pratique pourrait s’avérer complexe, notamment pour les communes qui perçoivent directement ces recettes et en dépendent pour équilibrer leurs budgets.








