Les propriétaires français doivent s’attendre à une nouvelle hausse de la taxe foncière en 2025. Après une augmentation de 5 % en 2024 et des records atteints dans certaines villes, la tendance haussière se poursuit. Entre décisions locales et inflation, le poids de cet impôt ne cesse de croître, impactant directement les ménages et le marché immobilier.
La taxe foncière a connu une progression spectaculaire au cours de la dernière décennie. Selon l’Observatoire national des taxes foncières de l’UNPI, entre 2013 et 2023, cette imposition locale a bondi de 32,9 %, une croissance nettement supérieure à celle des loyers. En 2024, la hausse a été de 5 % en moyenne, mais dans certaines villes comme Paris, la hausse a atteint +83 % sur dix ans.
Pour 2025, la progression minimale annoncée est de 1,7 %, en raison de l’indexation sur l’inflation. Toutefois, ce chiffre ne prend pas en compte les décisions des collectivités locales, qui peuvent ajuster leurs taux d’imposition et ainsi alourdir encore davantage la facture pour les propriétaires.
Les municipalités, un facteur aggravant
Si l’État fixe une base d’augmentation, les communes disposent d’une marge de manœuvre pour ajuster leur taux de prélèvement. Cette latitude leur permet d’augmenter la part qu’elles prélèvent sur la base locative cadastrale, qui sert de référence pour le calcul de la taxe foncière.
Par exemple, une municipalité peut décider de faire passer son taux de 20 % à 30 %, ce qui entraînerait une hausse significative pour les propriétaires locaux. Ces décisions doivent être prises avant le 15 avril de chaque année, ce qui rend difficile toute prévision précise de l’ampleur des hausses à venir. En 2024, certaines villes ont déjà augmenté massivement leurs taux, et cette tendance pourrait se poursuivre en 2025.
L’impact de la hausse de la taxe foncrière sur le marché immobilier
L’augmentation de la taxe foncière ne pèse pas seulement sur les propriétaires occupants, elle touche aussi les investisseurs locatifs, qui répercutent souvent ces coûts sur les loyers. Selon une étude de l’Adresse et OpinionWay, seulement 20 % des Français envisagent d’acheter un bien immobilier dans les deux prochaines années, et 33 % des futurs investisseurs considèrent la taxe foncière comme un frein majeur.
Face à cette pression fiscale croissante, certains propriétaires préfèrent vendre leurs biens, ce qui entraîne une baisse de l’offre locative et une hausse des loyers dans certaines zones. L’attractivité de l’investissement immobilier en France pourrait ainsi se détériorer, renforçant les tensions sur le marché du logement.
Des réformes fiscales attendues par les propriétaires
Face à la montée en flèche de la taxe foncière, les propriétaires appellent à une réforme du calcul de cet impôt. Selon un sondage OpinionWay, 39 % des Français souhaitent une baisse des taxes foncières pour alléger leur charge financière. Parmi les solutions envisagées, l’indexation de la taxe sur le revenu plutôt que sur la valeur locative est une piste souvent évoquée.
D’autres propositions émergent, comme des exonérations ciblées pour les ménages les plus modestes ou les propriétaires réalisant des travaux de rénovation énergétique. Ces ajustements pourraient rendre la fiscalité plus équitable, tout en encourageant des investissements bénéfiques pour l’environnement et le marché immobilier.
Alors que 2025 s’annonce comme une nouvelle année de forte pression fiscale pour les propriétaires, il reste à voir si ces revendications seront entendues par les décideurs politiques. En attendant, il devient essentiel pour les ménages d’anticiper ces hausses et d’adapter leur budget en conséquence.