Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2025 propose une nouvelle taxe anti-sucre, aussi appelée taxe bonbon, visant à réduire la consommation de produits sucrés. Cette mesure suscite déjà des débats à l’Assemblée nationale, et pourrait avoir un impact important sur l’industrie alimentaire.
L’objectif principal de cette taxe est de lutter contre la surconsommation de sucre, en particulier dans les confiseries. En s’inspirant de la taxe soda, qui vise les boissons sucrées, cette nouvelle imposition toucherait les fabricants de produits sucrés, tels que les bonbons, biscuits et autres confiseries industrielles. La taxe serait calculée en fonction de la quantité de sucre contenue dans le produit, avec un barème allant de 21 euros à 35 euros par quintal (100 kg) de production, selon la teneur en sucre. Par exemple, les produits contenant plus de 5% de sucre seraient taxés à 21 euros, tandis que ceux dépassant les 8% de sucre seraient taxés à 35 euros.
Pourquoi cette taxe ?
La taxe bonbon a pour but de réduire les comportements alimentaires jugés nocifs pour la santé publique. En effet, la consommation excessive de sucre est liée à plusieurs maladies graves telles que l’obésité, le diabète de type 2, et les maladies cardiovasculaires. En 2024, la France comptait plus de 10 millions de personnes en situation d’obésité, ce qui représente un coût sanitaire colossal, estimé à 12,7 milliards d’euros. La mesure vise à sensibiliser les consommateurs et les industriels à l’impact des produits sucrés sur la santé, tout en permettant à l’État de financer une partie des dépenses liées à ces pathologies.
Une mesure à double tranchant
Si cette taxe peut sembler bénéfique du point de vue de la santé publique, elle soulève également des interrogations sur son efficacité et ses conséquences économiques. D’une part, elle pourrait inciter les consommateurs à réduire leur consommation de sucre, mais de l’autre, elle risque de peser lourdement sur les entreprises de l’industrie alimentaire, en particulier celles dont le chiffre d’affaires dépasse 10 millions d’euros. Afin de ne pas pénaliser les petites entreprises, seules celles de grande taille seraient concernées par cette imposition.
De plus, certains estiment que cette taxe pourrait être perçue comme une forme de fiscalité comportementale, ce qui peut susciter des critiques sur la manière dont l’État cherche à influencer les choix alimentaires des citoyens. Toutefois, cette mesure pourrait rapporter plusieurs millions d’euros chaque année, en partie destinés à financer les dépenses de santé liées à l’obésité, souligne TF1 Info.
Un sujet de débat
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale est actuellement en cours d’examen, et cette taxe bonbon est l’un des points qui suscite le plus de discussions. La question de savoir si elle sera effectivement adoptée reste ouverte. Toutefois, elle fait partie d’un mouvement plus large visant à réduire les comportements nuisibles à la santé, en appliquant des taxes sur des produits considérés comme responsables de l’augmentation des maladies chroniques.








