Dans le cadre de la taxation des grandes fortunes, le PDG du groupe LVMH Bernard Arnault a vivement critiqué l’économiste Gabriel Zucman, à l’origine de la proposition de la taxe Zucman. Le gérant du grand groupe de luxe l’a qualifié de « militant d’extrême gauche » souhaitant mettre en péril l’économie française.
La proposition de Zucman est au cœur des débats. Bien qu’elle représente des économies importantes pour l’État, elle risque de pénaliser les plus fortunés, à l’instar du PDG de LVMH, qui s’y oppose formellement. Selon ses déclarations au média anglais The Sunday Times, il qualifie cette mesure de « volonté clairement formulée de mettre à terre l’économie française ».
Il estime que la proposition de Zucman est influencée par son idéologie anti-capitaliste et que l’économiste ferait passer ses convictions personnelles avant une analyse objective des faits économiques. Pour rappel, cette taxe consiste à prélever une imposition de 2 % sur les patrimoines qui dépassent les 100 millions d’euros.
Le gérant de LVMH serait donc principalement impacté par une telle mesure fiscale, étant donné que sa fortune a atteint 131 milliards d’euros en septembre, selon le magazine Forbes. LVMH, qui détient de nombreuses marques de luxe telles que Dior et Louis Vuitton, a réalisé un chiffre d’affaires de 84 milliards d’euros et un bénéfice de 12,55 milliards d’euros en 2024. « Près de 15 milliards d’euros d’impôt sur les sociétés ont été payés en France sur dix ans », avait déclaré Arnault en mai devant la commission du Sénat. Or, il n’a pas donné d’information concernant ses impôts personnels.
Zucman défend la légitimité de sa proposition, dénonçant « la calomnie »
Suite aux déclarations de Bernard Arnault, l’économiste Gabriel Zucman a publié plusieurs messages sur X le samedi 20 septembre, dans lesquels il dénonce les propos du gérant de LVMH, qu’il considère comme une attaque. « La fébrilité n’autorise pas la calomnie », a-t-il déclaré.
« Mes travaux sur la mondialisation et la redistribution font référence et sont reconnus partout dans le monde. En parlant de “pseudo-compétence universitaire”, vous vous attaquez à la légitimité même d’une recherche libre de toute pression financière », a également écrit le chercheur et économiste.
Enfin, il assure qu’il n’a « jamais été militant dans aucun mouvement ni encarté dans aucun parti. Je n’ai pour seule activité que mon travail de chercheur et d’enseignant, en tant que professeur des universités à l’École normale supérieure et à Berkeley. ». Selon lui, son dispositif vise simplement à restaurer l’équité entre les classes sociales, suivant le principe de l’égalité devant l’impôt. « Quoi que vous en pensiez : le temps est venu de soumettre les milliardaires à un taux minimal d’imposition », a-t-il conclu.








