Depuis qu’il a annoncé, mardi 3 avril, son projet de taxation des rentes, Gabriel Attal a suscité la confusion et l'inquiétude, notamment auprès des épargnants. Ce vendredi, il a donné plus de détails sur les profils ciblés par cette réforme, promettant que les particuliers ne seront pas touchés.
Le Premier ministre a annoncé, mardi, la mise en place d’un groupe de travail de la majorité, mené par Jean-René Cazeneuve, pour faire des propositions sur la taxation des rentes. Une sortie vague qui avait suscité des interrogations et des craintes sur les personnes ou entités visées par cette mesure fiscale, notamment au sein des détenteurs du Livret A et des assurances-vie, désignés par les spécialistes comme des cibles potentielles.
Dès le lendemain, le Premier ministre a démenti cette information, précisant qu'il est question de taxer les « rentes inframarginales des énergéticiens ou de profits indus liés à la spéculation dans le cadre de l’inflation » et non d'« aller chercher comme je peux le lire ici ou là, le livret A ou l’épargne des Français ». « Nous ne nous en prendrons jamais aux Français qui travaillent », avait-il expliqué lors des questions au gouvernement à l’Assemblée.
Les secteurs et les opérations visés par la taxation des rentes
Ce vendredi, dans une interview accordée au Monde, Gabriel Attal a assuré que « les particuliers ne seront pas touchés ». Il s’agira, a-t-il affirmé, de taxer les « rentes de situation (...) d'entreprises qui font du profit et des bénéfices à travers l'inflation », visant notamment les énergéticiens. « Il faudra regarder s’il y a d'autres secteurs qui sont concernés », précise-t-il. Taxer des « opérations type rachats d’actions menées par des grands groupes qui, plutôt que d'investir et de mieux rémunérer leurs salariés, rachètent leurs propres actions pour faire monter leur cours », est également en réflexion dans la cadre de la taxation des rentes.
Précédemment, la députée Renaissance Nadia Hai, membre de la commission mise en place, a fait savoir que le groupe « va aller chasser les produits de l’optimisation financière mal appropriée, issues des crises ou issues d’un accompagnement de l’État pendant la crise. Ça va être ça notre trajectoire. Ce n’est pas d’augmenter les impôts. Ce n’est pas non plus d’aller taxer l’épargne des Français ».
Un autre député de la majorité susceptible d’être dans la commission Cazeneuve, cité par Le Figaro, évoque, lui, de probables « propositions pour durcir la Crim, un impôt qui ne donne pas le rendement attendu, seront au cœur des réflexions ». Pour rappel, la Crim c’est une contribution sur la rente inframarginale de la production d’électricité prélevée sur les revenus de marchés tirés de la fourniture d’électricité instaurée de juillet 2022 à fin 2023. La reconduction ou le durcissement de la taxe sur les sociétés d’autoroutes, ou encore celle sur les laboratoires durant la crise sanitaire sont également évoqués.