Tabac : les chômeurs sont plus susceptibles de fumer que les actifs (étude)

Les Français fument de moins en moins. Au premier trimestre 2024, 650 millions de paquets de cigarettes ont été vendus par les buralistes, ce qui représente 100 millions de moins par rapport à la même période de l’année 2023. La consommation de tabac est également marquée par des inégalités sociales, selon une étude de Santé publique France.

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Photo d'une cigarette allumée pour évoquer la thématique du tabac en France
Tabac : vers l'interdiction de fumer dans les terrasses et autres lieux publics en France et en Europe ? | Econostrum.info

La consommation de tabac recule de plus en plus en France, impactant considérablement les recettes de l’État. Cette consommation est également marquée par des inégalités sociales, selon une étude de Santé publique France publiée ce mardi 19 novembre.

En effet, l’écart de prévalence du tabagisme quotidien, en 2023, entre les plus bas et les plus hauts revenus, a atteint 12 points, selon cette étude qui indique que l’écart de consommation est également observé selon le niveau de diplôme ou selon la situation professionnelle. En résumé, les personnes au chômage fument plus que les personnes actives.

Cette enquête, réalisée auprès de Français ayant entre 18 et 75 ans, révèle que la prévalence du tabagisme quotidien reste nettement plus élevée lorsque le niveau de diplôme est plus faible. La proportion de fumeurs est de 28,9% parmi les personnes qui n’ont aucun diplôme ou un diplôme inférieur au baccalauréat. Elle descend à 16,6% parmi les titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat.

La différence dans la consommation est aussi visible entre la population dont les revenus sont les plus bas, représentant 28,9% de fumeurs, et la population dont les revenus sont les plus hauts, correspondant à 17,3% de consommateurs. Les personnes au chômage sont également celles qui fument le plus par rapport aux actifs occupés et les étudiants. Ces trois catégories respectivement 35,8%, 25,2% et 17,2% à fumer, selon l’enquête.

Par ailleurs, l’étude souligne qu’entre 2021 et 2023, la diminution du tabagisme est significative parmi les moins diplômés, les revenus les plus faibles et les personnes au chômage. Ce recul n’est pas observé de manière aussi importante parmi les plus diplômés et les actifs. Ces évolutions révèlent ainsi une baisse des écarts entre les plus favorisés et les moins favorisés.

Les ventes de tabac ont connu un net recul

Il faut souligner, par ailleurs, que les Français fument de moins en moins. Selon les chiffres du mois de juillet dernier, les ventes de tabac connaissent un net recul de plus de 20 % sur un an. Cela représente un manque à gagner conséquent pour les finances publiques. Bercy avait indiqué que la vente de tabac devrait rapporter à l’État 400 millions d’euros de moins que prévu cette année. Le ministère de l’Économie avait estimé que les « droits de consommation sur les produits du tabac », représentant environ les deux tiers du prix d’un paquet de cigarettes, allaient rapporter 13,6 milliards d’euros en 2024 (hors TVA).

Notons que la vente du tabac profite en grande partie à l’État. À titre illustratif, sur un paquet de cigarettes de 11,50 euros, 9,50 euros reviennent à l’État. En clair, ce montant est réparti en trois parties : le produit du taux de l’accise, le tarif de l’accise (60 %) et la TVA (20 %). Cet argent est ensuite réinjecté dans le secteur de la santé publique.

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