C'est dans un contexte particulièrement tendu que les négociations commerciales entre industriels et distributeurs prendront fin ce mercredi soir. En plus de la question des réductions des prix de l'alimentaire, la colère des agriculteurs n'arrange pas la situation. En effet, certains patrons de grandes surfaces sont pointés du doigt.
En clair, les protestations des agriculteurs ont remis en avant le dossier des centrales d'achat de la grande distribution qui sont délocalisées ailleurs dans le Vieux Continent. Une pratique qui vise à réduire les prix en détourant la loi. Face à ces accusations, Dominique Schelcher, patron de Système U, est monté au créneau, mardi, pour contester « formellement toute volonté de détourner la loi française », s'est-il exprimé sur BFMTV et RMC.
Dominique Schelcher a ensuite indiqué que « Système U n'a pas monté une centrale d'achat en dehors de la France basée à l'étranger, Système U a rejoint un partenariat existant monté par une coopérative allemande... Et des Hollandais. Ce sont eux qui ont décidé de mettre le siège de cette organisation aux Pays-Bas », a-t-il détaillé.
Système U dément importer sa matière première de l'étranger
Ainsi, le patron de Système U dément formellement détourner la loi française. « Dans le contrat qu'on signe avec les industriels, qui ne sont que les gros industriels... on écrit qu'on s'engage à respecter les éléments essentiels de la loi Egalim c'est-à-dire la part de matière première agricole et les clauses d'indexation », a-t-il expliqué. « On met nos quantités d'achats ensemble avec les Allemands et les Hollandais pour peser face à des groupes pour qui la France n'est pas grand-chose », a-t-il ajouté.
Pour le patron de Système U, malgré le faible coût de la matière première dans certains pays européens, comparativement à la France, « Système U a décidé très fermement, malgré l'intérêt qu'on pourrait avoir à aller chercher de la matière première à l'étranger pour la fabrication de nos produits, de ne pas le faire », a-t-il tenu à préciser.
En plus de la colère des agriculteurs qui réclament de meilleurs revenus, la fin des négociations commerciales entre les industriels et les distributeurs est attendue par de nombreux ménages français. En effet, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait promis une baisse des prix de certains produits dès ce mois de février. Pourtant, Michel-Édouard Leclerc, patron des supermarchés Leclerc, a récemment indiqué qu'une baisse des prix en rayon était difficilement envisageable pour l'année 2024.
Par ailleurs, Dominique Schelcher a estimé que « le système actuel de négociation est à bout de souffle », et que « Négocier pendant deux mois et demi seulement, ne pas pouvoir s'adapter pendant toute l'année, ça ne tient plus, on est au bout du système », a-t-il ajouté.
