Cet été, l’Union européenne a décidé d’appliquer une surtaxe sur les voitures électriques chinoises pour soulager les constructeurs européens. Cependant, cette mesure est jugée « insuffisante », car les véhicules chinois seraient toujours nettement moins chers que ceux fabriqués dans le Vieux continent.
En juillet dernier, l’Union européenne a décidé d’appliquer des droits de douane allant jusqu’à 37,6 % sur les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine. Par le biais d’une telle manœuvre, l’objectif est surtout de soulager le secteur automobile en Europe qui compte environ 14 millions d'emplois. En surtaxant les véhicules chinois, l’UE veut faire en sorte que les véhicules électriques construits en Europe deviennent plus attractifs.
Malgré cette mesure, les voitures chinoises devraient rester « moins chères » que celles fabriquées dans le Vieux continent, constate Pascal Hureau, le président de la Fédération française des associations d’utilisateurs de véhicules électriques. Pour ce dernier, la décision de l’UE n’est qu’une « demi-mesure » qui ne suffit pas à freiner la concurrence chinoise.
D’ailleurs, pour un même modèle, celui fabriqué en Chine est moins cher de 20 % à 40 % par rapport à celui construit en Europe, fait savoir Pascal Hureau à Franceinfo. Toujours selon ce dernier, l’UE doit être plus stricte à l’égard des fabricants chinois si elle veut vraiment soulager l’industrie automobile dans le Vieux continent. Le président de la Fédération française des associations d’utilisateurs de véhicules électriques a évoqué l’exemple de l’Inde et des États-Unis qui ont imposé une surtaxe de 100 % sur les véhicules chinois.
Certaines voitures électriques chinoises sont soumises à une surtaxe nettement inférieure à 38 %
D’ailleurs, selon Pascal Hureau, certains modèles asiatiques ne seront même pas soumis à la surtaxe de 38 %. « En fonction de leurs réponses à l’enquête de la Commission, et surtout du montant d’aide reçu de la part de l’État chinois, l’Union européenne leur impose une taxe tout à fait différente », explique-t-il.
Pour les véhicules Tesla, par exemple, la surtaxe ne sera que de 7,8 % à partir de la fin octobre. Pour les voitures de BYD et de Geely, la surtaxe sera respectivement de 17 et 18,8 %. On est donc loin des 38 % annoncés par l’UE. « Ces marques-là vont pouvoir avoir une stratégie plus agressive » sur le marché européen, détaille le président de la Fédération française des associations d’utilisateurs de véhicules électriques.
Pour contrer la concurrence chinoise et réussir à atteindre ses objectifs en matière de ventes de voitures électriques, l’UE devra se tourner vers des « modèles plus petits, moins chers », estime Pascal Hureau.
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