Le gouvernement a confirmé l’instauration d’une surtaxe temporaire pour les grandes entreprises en 2025. Cette mesure, qui suscite l’inquiétude du patronat, devrait être supprimée l’année suivante. Retour sur les enjeux et les réactions face à cette décision.
La surtaxe votée dans le cadre du budget 2025 concerne les entreprises générant un chiffre d’affaires annuel supérieur à trois milliards d’euros. Cette imposition supplémentaire devrait augmenter de 40 % l’impôt payé par ces sociétés et rapporter huit milliards d’euros aux finances publiques. Parmi les entreprises concernées, on retrouve notamment des géants du luxe comme LVMH, dont le président, Bernard Arnault, a déclaré « regarder sérieusement » la possibilité d’un développement accru aux États-Unis, où le taux d’imposition est fixé à 15 %.
Un effort justifié selon le gouvernement
Face aux critiques du patronat, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a défendu cette mesure en rappelant le contexte économique exceptionnel. Elle souligne que « les entreprises ne sont pas des cibles, mais des alliés », tout en insistant sur le fait que l’État a également fait des efforts pour réduire ses propres dépenses. Selon elle, cette surtaxe doit être vue comme une contribution nécessaire en période de redressement budgétaire.
La principale réassurance donnée aux chefs d’entreprise concerne la limitation de cette surtaxe à une seule année. Amélie de Montchalin l’a confirmé en déclarant : « Il y aura un retour en arrière en 2026. Les députés examinent cette taxe pour un an. 2025 doit être une année utile, digne de l’effort exceptionnel collectif », rapporte Le Parisien. Cette annonce vise à calmer la grogne du patronat, qui dénonce une instabilité fiscale nuisible aux investissements.
Des critiques virulentes des syndicats
Si le patronat s’oppose à cette surtaxe, les syndicats, notamment la CGT, critiquent vivement la réaction des grandes entreprises. Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, s’est insurgée contre ce qu’elle appelle un « chantage à l’emploi », estimant que les grands groupes n’ont pas attendu cette surtaxe pour délocaliser et licencier. Selon elle, les aides aux entreprises sont déjà très élevées, alors que les suppressions d’emplois continuent de se multiplier.
La surtaxe des grandes entreprises en 2025 s’annonce comme une mesure transitoire avant un retour à une fiscalité plus stable en 2026. Pourtant, elle cristallise déjà les tensions entre un gouvernement soucieux de rétablir ses finances publiques, un patronat inquiet de la compétitivité et des syndicats dénonçant une menace sociale. Son impact sur l’investissement et l’emploi en France reste incertain, alimentant le débat sur l’équilibre entre contribution fiscale et attractivité économique.