Suppression des ZFE : les députés macronistes s’opposent au projet de loi

Le projet de loi sur la suppression des ZFE divise la majorité macroniste à l’Assemblée à l’approche du vote crucial.

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Suppression des ZFE : les députés macronistes s'opposent au projet de loi. Crédit : AFP | Econostrum.info

Le projet de loi de « simplification » qui propose la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) fait éclater les tensions au sein du groupe macroniste à l’Assemblée nationale. Déjà largement contesté, ce texte pourrait bousculer la politique environnementale du gouvernement, et à l’approche du vote décisif mardi, les fractures politiques sont de plus en plus visibles.

Le projet de loi, qui vise à réformer plusieurs dispositifs écologiques, a été largement débattu au sein de la majorité présidentielle. Cependant, les députés de Ensemble pour la République (EPR) ont choisi de se ranger contre cette réforme, estimant qu’elle représentait un recule sur les engagements écologiques pris par le gouvernement. Lors d’une réunion dimanche, les élus macronistes ont pris la décision collective de voter contre le texte, jugeant qu’il s’éloignait trop des priorités initiales, notamment celles liées à la protection de l’environnement et à la lutte contre la pollution.

Selon les députés, ce texte est « assez éloigné, voire régressif », par rapport à la version qui avait été présentée lors du passage de Gabriel Attal à Matignon. En effet, la suppression des ZFE fait partie des mesures contestées. Cette décision a été soutenue par les députés des Républicains (LR) et du Rassemblement National (RN), mais également par des voix de la France Insoumise (LFI), tous opposés à la manière dont ce dispositif est appliqué sur le terrain. La réforme n’enlève cependant pas l’argument selon lequel ce dispositif, en dépit de sa bonne intention, a souvent été mal perçu par la population, notamment en raison de son impact économique et social.

Outre les ZFR, un recul sur l’artificialisation des sols

Outre la suppression des ZFE, le projet de loi prévoit également un recul du zéro artificialisation nette (ZAN), rappelle Le Figaro, un autre pilier important de la politique écologique du premier quinquennat de Macron. Ce principe, censé lutter contre la bétonisation des sols, a été un sujet de nombreuses discussions et critiques, particulièrement au sein de la majorité. Le texte proposé aujourd’hui semble fléchir sur ce point en abaissant les objectifs de réduction de l’artificialisation des sols, une autre mesure qui risque de nuire à l’image du gouvernement sur le front de l’écologie.

Alors que la majorité macroniste semble se désolidariser de certaines initiatives du gouvernement, le chef de l’État, Emmanuel Macron, a récemment réaffirmé dans la presse régionale et sur France 2 que l’exécutif devait maintenir le cap en matière d’écologie. Selon lui, les zones à faibles émissions et la lutte contre la bétonisation sont des priorités essentielles, et la France ne doit pas relâcher ses efforts en matière de transition écologique.

Cependant, cette divergence au sein de la majorité pourrait perturber la dynamique du gouvernement. En effet, si la suppression des ZFE est confirmée par l’Assemblée, cela pourrait représenter une fracture majeure entre les partis centristes et les oppositions, et plus largement affecter l’image d’un gouvernement qui a été perçu par certains comme étant de plus en plus en retrait sur ses engagements environnementaux.

Vers une remise en question du modèle écologique gouvernemental ?

Le vote final sur ce projet de loi marquera sans doute un tournant pour la politique écologique du gouvernement. Si l’opposition continue de croître, notamment au sein de la majorité macroniste, il devient évident que les priorités écologiques du gouvernement risquent de se voir reconsidérées dans un contexte politique de plus en plus polarisé. Les semaines à venir seront cruciales pour définir si la France continuera à s’engager fermement dans la transition énergétique et la préservation de son environnement, ou si, à l’inverse, des concessions au nom de la simplification législative risquent de ralentir cet élan.

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