Suppression des zones à faibles émissions (ZFE) : le coût faramineux pour la France

La suppression des ZFE coûtera pas moins de 3 milliards d’euros pour la France

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Des voitures polluantes avec à côté une plaque pour indiquer une ZFE pour illustrer l'interdiction des véhicules Crit’Air 3 en 2025, une interdiction qui pourrait prendre fin avec un carburant peu polluant
Suppression des zones à faibles émissions (ZFE) : le coût faramineux pour la France | Econostrum.info

La suppression des Zones à Faibles Émissions (ZFE) pourrait entraîner un coût considérable pour la France, estimé à 3 milliards d’euros, selon une note publiée par la Direction générale du Trésor et révélée par le média Contexte.

Cette réévaluation survient alors que les députés ont voté en faveur de l’abrogation de ces zones, qui avaient été instaurées pour réduire la pollution de l’air en limitant l’accès des véhicules les plus polluants dans certaines zones urbaines. Le gouvernement, tout en reconnaissant les bénéfices environnementaux de ces zones, s’oppose fermement à cette proposition, soulignant les conséquences économiques possibles.

La mise en place des ZFE fait partie d’un plan plus large visant à améliorer la qualité de l’air, réduire les émissions de particules fines responsables de maladies respiratoires, et limiter les 40 000 décès annuels attribués à la pollution, selon santé publique France. Les ZFE ont été instaurées pour interdire la circulation des véhicules Crit’Air 3, c’est-à-dire des voitures diesel immatriculées avant 2011 et des voitures à essence immatriculées avant 2006, dans certaines grandes villes comme Paris, Lyon, Montpellier et Grenoble.

Cependant, cette mesure a été critiquée par certains groupes politiques, notamment ceux de droite et de l’extrême droite, qui estiment que ces restrictions pénalisent davantage les ménages modestes, souvent dépendants de véhicules plus anciens.

Impact financier de la suppression des ZFE et perte d’aides européennes

Selon le Trésor, la suppression des ZFE pourrait entraîner la perte de subventions européennes cruciales, qui sont déjà accordées dans le cadre du Plan national de relance et de résilience (PNRR). Si la suppression est confirmée, la France pourrait être contrainte de rembourser jusqu’à un milliard d’euros et perdre près de 40,3 milliards d’euros d’aides européennes d’ici 2026, dans le cadre des engagements pris pour la mise en place des ZFE. Cette aide représente une partie des fonds destinés à soutenir des initiatives écologiques et à financer des études sur les ZFE dans 18 métropoles françaises.

Le gouvernement se montre particulièrement préoccupé par les conséquences de ces décisions sur la stabilité financière du pays. En 2025, la France était censée recevoir 3,3 milliards d’euros pour la mise en œuvre de ces zones, ce qui pourrait désormais être compromis. La ministre de la Transition énergétique,Agnès Pannier-Runacher, a exprimé son désaveu face à ces amendements, estimant qu’ils enverraient un signal politique négatif qui pourrait remettre en cause les financements européens déjà obtenus.

Cette situation illustre l’équilibre complexe entre les mesures écologiques et leur impact sur les finances publiques et les ménages. Si d’un côté, les ZFE contribuent à la réduction de la pollution, de l’autre, elles suscitent des tensions politiques et sociales, avec des accusations de pénalisation des classes populaires. Les prochaines semaines devraient voir une intensification du débat sur le sujet, avec un enjeu crucial pour la politique climatique de la France et ses relations avec l’Union européenne.

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