Le gouvernement français explore des pistes pour réaliser des économies dans le cadre du budget 2026, et l’abattement fiscal de 10% dont bénéficient les retraités pourrait bien être une de ces mesures. Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, a évoqué la possibilité de supprimer cet avantage fiscal, soulignant que cette mesure était « crédible » dans le contexte actuel de rigueur budgétaire.
Le ministre a déclaré sur France Inter ce 15 avril 2025 : « Il y a effectivement un abattement fiscal dont bénéficient les retraités, qui coûte au budget à peu près 4 à 5 milliards d’euros, et qui repose sur l’idée qu’il y a un abattement pour frais professionnels des retraités, ce qui peut paraître d’ailleurs un peu surprenant. Donc, je pense que ça, ça fait partie effectivement des pistes crédibles. »
Cet abattement de 10%, qui s’applique directement sur les pensions de retraite, est en place depuis 1978 et représente un coût substantiel pour l’État. Les critiques à l’égard de cet abattement soulignent qu’il repose sur la notion de « frais professionnels », ce qui n’est pas nécessairement justifié pour les retraités. Ferracci, en évoquant les finances publiques du pays, a rappelé que « tout doit être sur la table », notamment dans un contexte où le gouvernement cherche à réaliser 40 milliards d’euros d’économies pour ramener le déficit budgétaire à 4,6% du PIB d’ici 2026.
La suppression de cet abattement fiscal pourrait rapporter jusqu’à 4 milliards d’euros par an
Pour le ministre, « les efforts sont partagés » et aucune catégorie de la population ne doit être exclue de ces ajustements. La suppression de cet abattement pourrait rapporter jusqu’à 4 milliards d’euros par an, mais cette perspective soulève des inquiétudes parmi certains syndicats qui contestent la suppression de cet avantage. Ces derniers estiment que cet abattement a été instauré « par souci d’équité » et que sa disparition toucherait particulièrement les retraités les plus modestes. En effet, ces derniers, percevant moins de 3 600 euros par mois, seraient les plus impactés par une telle mesure.
Le président du Conseil d’orientation des retraites, Gilbert Cette, a évoqué cette suppression comme étant une « mesure forte », soulignant que celle-ci pourrait être considérée comme « équitable » dans la mesure où les retraités les plus modestes seraient épargnés. Toutefois, la question reste sensible, et Ferracci a insisté sur la nécessité de prendre « des mesures puissantes » pour assurer la stabilité des finances publiques : « Si on ne prend pas des mesures puissantes sur nos comptes publics, on ne s’en sortira pas. » La discussion autour de cette mesure se poursuivra dans les mois à venir, à l’approche des débats sur la révision du budget national.