Le gouvernement multiplie les mesures pour faire des économies, mais aussi pour « remplir » les caisses de l'État. Pour y arriver, il prospecte les secteurs dans lesquels il peut encore « glaner des sous ». Comme annoncé depuis plusieurs semaines, les sociétés d'autoroutes font partie des sources de nouvelles rentrées d'argent.
Ce qui n'était que spéculation est devenu officiel. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a confirmé sa volonté de créer une taxe pour « éviter les surprofits » des sociétés d'autoroutes dans le budget 2024. « Je vous confirme que nous mettrons en place une taxation pour éviter les surprofits qui ont été faits par les sociétés d'autoroutes », a-t-il déclaré lors de son passage sur l'antenne de LCI.
En réponse à une question sur la possibilité de taxer les aéroports et sur le taux de taxation des sociétés d'autoroute, Bruno Le Maire a affirmé : « Nous sommes en train d'évaluer les modalités. Nous avons bien vu que les profits des sociétés d'autoroutes ont été bien plus élevés que prévu. Nous avons étudié deux voies : la première était de raccourcir la durée de concession. Le Conseil d'État nous a dit que ce n'était pas possible ».
Quid des aéroports ?
Dans le détail, Bruno Le Maire explique qu'à défaut de la première option, qui consiste à raccourcir la durée de concession, le choix s'est porté sur la deuxième. Une idée étudiée par le gouvernement depuis plusieurs semaines. Au mois de juin déjà, Le Maire avait indiqué qu'une taxation était « possible », tout en précisant que cela ne pouvait se faire « que si toutes les autres sociétés concessionnaires (étaient) également taxées : les barrages hydroélectriques sont des concessions, l'aéroport de Paris est une concession ».
Reste à savoir si les autres concessions seront taxées. Une question à laquelle le locataire de Bercy n'a pas répondu. Il faut rappeler qu'avant le ministre de l'Économie, le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, avait annoncé, le 28 juillet dernier, le projet du gouvernement de taxer davantage les sociétés concessionnaires d’autoroutes et les compagnies aériennes dans le budget 2024. Ces sociétés « peuvent contribuer à l’effort national qu’on fait pour la transition écologique et le pouvoir d’achat », avait-il alors expliqué.