Les passagers peu friands des secousses en cabine pourraient être surpris par le dernier rapport de Turbli. La Suisse, bien qu’épargnée par les classements mondiaux, occupe une place prépondérante en Europe dans les trajectoires les plus turbulentes. Ces données permettent de mieux comprendre les dynamiques atmosphériques, mais aussi de sensibiliser les voyageurs aux consignes de sécurité en vol.
Dans le détail, la Suisse apparaît comme un hub clé dans ce classement. Les vols reliant Nice à Genève, Nice à Zurich et Milan à Zurich occupent les trois premières positions. Les itinéraires Nice-Bâle et Genève-Zurich suivent de près, tandis que Genève-Venise et Lyon-Zurich complètent la liste. En tout, seuls deux vols du top 10 européen n’impliquent pas la Suisse, soulignant la particularité des conditions locales.
Le poids des Alpes dans la genèse des turbulences
Les montagnes jouent un rôle clé dans ce phénomène. Les Alpes, souvent traversées par ces vols, génèrent des turbulences dues aux mouvements de l’air sur leurs reliefs. Les indices relevés oscillent entre 15 et 16 EDR (Eddy Dissipation Rate), une mesure qui correspond à des turbulences légères. Ces secousses, bien que perceptibles, n’atteignent pas les seuils de turbulence modérée (20 EDR) ou forte (40 EDR).
Silvia Exer-Kuhn, porte-parole de la compagnie aérienne Swiss, explique que ces turbulences ne sont pas propres à certains itinéraires, mais bien une caractéristique des vols traversant des zones montagneuses. Elle rappelle également que, malgré leur rareté, les turbulences imprévues peuvent survenir n’importe où. Les consignes de sécurité, comme le port de la ceinture lorsque le signal lumineux est allumé, restent primordiales pour limiter les risques.
La technologie au service de la sécurité et du confort
Face à ces défis, les compagnies aériennes investissent dans des outils innovants pour mieux anticiper et gérer les turbulences. En 2019, Swiss et Edelweiss ont introduit un algorithme mesurant les turbulences en temps réel, avec une transmission immédiate des données à l’IATA (Association internationale de transport aérien). Cette technologie améliore la prévision des zones instables et permet aux pilotes d’adapter leurs trajectoires.
En 2023, une autre avancée a été déployée : l’application eWAS, soutenue par l’Office fédéral de l’aviation civile. Cet outil projette directement dans le cockpit des prévisions météorologiques précises, facilitant ainsi une navigation proactive à travers les zones turbulentes. Ces progrès renforcent non seulement la sécurité des vols, mais améliorent également l’expérience des passagers.
Un classement mondial rassurant pour la Suisse
À l’échelle mondiale, les vols vers la Suisse ne figurent pas dans le top 10 des trajectoires les plus turbulentes. Ce classement est dominé par des itinéraires en Amérique du Sud, notamment la liaison Mendoza-Santiago (24,6 EDR), qualifiée de turbulence modérée. Cela rappelle que, même sur les routes les plus secouées, les turbulences extrêmes restent rares.
Ces chiffres offrent une perspective rassurante pour les voyageurs suisses, soulignant que, même sur les itinéraires les plus turbulents, les risques restent gérables grâce aux avancées technologiques et aux protocoles de sécurité rigoureux.