McDonald’s, Nike, Apple… les voix s’élèvent en faveur du boycott des marques américaines en Suisse

Certains Suisses, mécontents des politiques de Trump, boycotent les grandes marques américaines, un mouvement qui soulève des questions sur son efficacité.

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McDonald’s, Nike, Apple… les voix s’élèvent en faveur du boycott des marques américaines en Suisse | Econostrum.info - Suisse

Les tensions commerciales entre la Suisse et les États-Unis sont à l’origine de ce mouvement de boycott des marques américaines. Depuis que Donald Trump a mis en place des droits de douane punitifs affectant certains secteurs économiques, un malaise s’est installé, notamment au sein des petites entreprises et des consommateurs suisses.

Pour protester contre ces décisions qu’ils jugent injustes, certains appellent désormais au boycott de marques emblématiques comme McDonald’s, Nike, Netflix, ou encore Apple. L’objectif, selon les partisans de ce boycott, est de dénoncer le démantèlement du libre-échange et de marquer leur désaccord face à une politique douanière jugée arbitraire par l’ex-président américain.

L’économiste Pia Stebler, présidente de l’association des PME et des artisans de Soleure, fait partie de ceux qui incitent à boycotter ces grandes entreprises américaines. Elle a d’ailleurs partagé sur Facebook un post dans lequel elle invite ses abonnés à éviter les produits d’entreprises américaines, y compris des services comme Paypal ou Mastercard. Pour Stebler, ce boycott est avant tout un moyen d’envoyer un message : celui de ne pas accepter sans réaction les politiques économiques de Trump, rapporte Blick.

Un boycott soutenu mais vu comme un geste symbolique

Le mouvement de boycott des marques américaines n’est pas l’apanage de simples citoyens. Des voix politiques, comme celle de la conseillère nationale Elisabeth Schneider-Schneiter (Le Centre), s’élèvent également en faveur de cette forme de résistance. Toutefois, Schneider-Schneiter met en garde contre les attentes élevées vis-à-vis de ce boycott.

Elle précise que si cette initiative est un « signe politiquement fort », elle reste essentiellement symbolique et ne peut, selon elle, exercer une pression réelle sur la politique économique des États-Unis. Pour elle, renoncer à certains produits américains ne modifie en rien les relations commerciales entre les deux pays, à moins que la population américaine ne commence à réagir.

Il est évident que ce geste n’est pas sans ambiguïté. Bien que le boycott soit soutenu par certaines personnes, il ne semble pas qu’il puisse à court terme influer sur les décisions économiques de Trump. En effet, la conseillère estime qu’il s’agit principalement d’un signal envoyé par les consommateurs européens et suisses pour protester, mais sans répercussion directe sur les choix politiques du président.

Des divergences politiques sur l’efficacité d’un boycott généralisé

Le débat sur l’efficacité d’un boycott généralisé des produits américains reste vif. Au sein du parlement suisse, plusieurs personnalités ont exprimé des avis contrastés sur le sujet. D’un côté, Franziska Roth, conseillère aux États du Parti socialiste (PS), reconnaît la légitimité d’un boycott ciblé contre des figures provocatrices comme Trump ou Musk.

Cependant, elle qualifie un boycott généralisé des produits américains de « fondamentalement erroné ». Roth et d’autres élus estiment que ce type de mouvement reste un symbole, une manière de manifester son désaveu sans toutefois offrir une solution concrète face à la politique des États-Unis.

À l’opposé, Roland Rino Büchel, conseiller national de l’UDC, se montre plus pragmatique. Pour lui, le boycott de principe n’a pas de sens et ne représente qu’un « symbole ». Il précise que dans sa consommation personnelle, il ne prête pas attention à l’origine des produits, affirmant que boycotter un produit américain comme un burger de McDonald’s ne punira en rien Trump. Selon Büchel, ce genre d’action n’aura aucune conséquence tangible et est plus une manière de « se donner bonne conscience » qu’un véritable acte politique.

Ainsi, bien que le mouvement de boycott trouve un soutien croissant parmi certains citoyens et élus suisses, il fait l’objet de critiques de la part d’autres, qui soulignent son manque d’impact réel sur les décisions économiques américaines. Pour eux, l’important reste de comprendre que ce boycott, aussi légitime qu’il puisse être sur le plan symbolique, n’aura probablement aucune influence sur les politiques douanières des États-Unis.

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