Les voitures électriques d’occasion peinent à trouver preneur en Suisse

Les voitures électriques d’occasion perdent rapidement de la valeur et mettent plus de temps à se vendre, freinées par l’abondance de nouveaux modèles et les doutes sur leurs batteries.

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Voitures électriques
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L’achat d’une voiture neuve est souvent une étape importante, où les acheteurs choisissent méticuleusement le modèle, la couleur et les options. Mais ce moment de satisfaction est rapidement suivi d’une perte de valeur. En moyenne, une voiture neuve perd 25 % de sa valeur dès la première année. Cette dépréciation est encore plus marquée pour les voitures électriques, dont les prix en occasion connaissent une chute plus brutale, révèle Blick.

La question de la revente devient alors un véritable problème. De nombreux modèles, notamment les véhicules haut de gamme, se retrouvent confrontés à une dévalorisation importante sur les plateformes de vente. À cela s’ajoutent des délais de vente plus longs que pour les modèles thermiques. Le marché de l’occasion des voitures électriques peine à décoller, malgré une technologie qui continue d’évoluer.

Une dépréciation plus rapide pour les marques haut de gamme

Les modèles électriques haut de gamme affichent une perte de valeur bien plus importante que les voitures thermiques. D’après Autoscout24, relayé par Blick, la Jaguar I-Pace est l’un des véhicules les plus touchés par cette tendance. Vendue neuve à environ 93 000 francs suisses, elle se revend aujourd’hui autour de 35 500 francs, soit une chute de 62 %. Ce modèle, pourtant élu voiture suisse de l’année 2019, peine à maintenir son attractivité sur le marché de l’occasion.

D’autres marques premium connaissent des baisses similaires. La Mercedes-Benz EQC 400 a perdu 56,6 % de sa valeur, l’Audi e-tron 56 %, et la Tesla Model S 53,2 %. Même les véhicules plus récents, comme la Porsche Taycan, ne sont pas épargnés : son prix neuf avoisinait les 177 000 francs, mais elle se revend déjà autour de 89 000 francs, une perte de près de 50 %.

Les raisons de cette chute sont multiples. L’arrivée constante de nouveaux modèles, parfois plus abordables, pousse les acheteurs à préférer le neuf. « L’offre massive de nouveaux modèles, dont certains seront bientôt moins chers, suscite des doutes sur la stabilité de la valeur des véhicules », explique Alberto Sanz de Lama, directeur général d’Autoscout24, cité par le média helvétique. Les acheteurs hésitent également en raison des progrès technologiques rapides, qui rendent rapidement obsolètes certains modèles plus anciens.

Des délais de vente en forte hausse

En plus de la chute des prix, les voitures électriques d’occasion se vendent plus difficilement que les modèles thermiques. Entre 2023 et 2024, la durée moyenne de mise en vente a augmenté de 35 % pour les électriques, contre seulement 12 % pour les véhicules thermiques. Ce temps prolongé avant la revente pousse les vendeurs à baisser davantage leurs prix pour attirer les acheteurs.

Parallèlement, le nombre de voitures électriques proposées sur le marché de l’occasion ne cesse d’augmenter. En 2024, Autoscout24 a enregistré une hausse de 19 % du nombre de modèles électriques mis en vente. Cette augmentation de l’offre accentue encore la pression sur les prix, rendant la revente encore plus difficile.

La saturation du marché et l’hésitation des acheteurs face aux modèles électriques contribuent à cet allongement des délais de vente. Certains véhicules restent plus longtemps sur les plateformes, ce qui accentue la perception d’un marché stagnant.

La méfiance des acheteurs face aux batteries

L’un des freins majeurs à l’achat d’une voiture électrique d’occasion reste l’inquiétude concernant la durabilité des batteries. De nombreux consommateurs redoutent que celles-ci perdent rapidement en efficacité après l’expiration de la garantie de huit ans ou 160 000 kilomètres, rendant la voiture moins attractive en seconde main.

Pourtant, une étude menée par la société de conseil technologique P3 en collaboration avec la start-up autrichienne Aviloo a analysé plus de 7 000 véhicules électriques et démontre que ces craintes sont souvent exagérées. En moyenne, les batteries des modèles étudiés conservent encore 87 % de leur capacité après avoir parcouru entre 200 000 et 300 000 kilomètres. La perte d’autonomie est donc bien moindre que ce que beaucoup imaginent.

Afin de rassurer les acheteurs, de plus en plus de prestataires proposent des certificats attestant de l’état des batteries avant la vente. En Suisse, le Touring Club Suisse (TCS) a mis en place des tests spécifiques pour les voitures électriques d’occasion. Ces contrôles permettent d’évaluer la batterie haute tension et l’état général du véhicule, offrant une garantie supplémentaire aux acheteurs potentiels.

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