Pourquoi la voiture électrique ne séduit plus en Suisse ?

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Voiture électrique
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L’électromobilité en Suisse semble être à un tournant délicat. En effet, selon le Baromètre 2024 sur la mobilité, seulement 23 % des Suisses sondés envisagent d’acheter une voiture électrique d’ici deux ans, un chiffre en nette baisse par rapport à l’année précédente. Ce recul s’explique par divers obstacles, tels que le manque de stations de recharge et des prix trop élevés.

Alors que le Conseil fédéral ambitionne de voir la moitié des nouvelles voitures immatriculées en Suisse être des véhicules électriques ou hybrides d’ici 2025, les récentes données montrent une réalité bien différente. La part de marché des voitures entièrement électriques a même reculé en 2024, mettant en péril ces objectifs nationaux.

Un désintérêt grandissant pour les voitures électriques

Le constat du Baromètre sur la mobilité, mené par l’institut Sotomo pour Axa, est préoccupant, particulièrement au regard des objectifs ambitieux fixés par le Conseil fédéral dans sa « Feuille de route pour la mobilité électrique 2025 ». Cet objectif, qui prévoit que 50 % des nouvelles immatriculations soient des véhicules électriques ou hybrides plug-in d’ici 2025, semble de plus en plus hors d’atteinte. En 2024, les nouvelles immatriculations de véhicules électriques n’ont atteint que 27 %, bien en dessous des prévisions. Pire, la part de marché des voitures entièrement électriques a chuté, passant de 18,7 % à 17,6 % au premier semestre 2024.

Cette désaffection marque un recul notable par rapport à 2023, où 34 % des Suisses envisageaient d’acheter une voiture électrique. Aujourd’hui, ce chiffre est tombé à 23 %, tandis qu’une majorité des sondés exprime un souhait de retourner vers des véhicules à combustion classique. Ce retournement de tendance souligne les défis persistants auxquels l’électromobilité doit faire face en Suisse.

Des freins persistants à l’adoption de l’électromobilité

Malgré une perception positive générale de l’électromobilité, les Suisses sont confrontés à des obstacles concrets qui freinent l’achat de voitures électriques. Le manque de stations de recharge domestiques reste un problème majeur. Seuls 20 % des locataires disposent d’une station de recharge à domicile ou envisagent d’en installer une, contre 49 % des propriétaires par étage. Ce déficit d’infrastructures complique l’utilisation quotidienne des véhicules électriques, décourageant ainsi de nombreux acheteurs potentiels.

Le coût élevé des voitures électriques constitue un autre frein important. Par rapport aux véhicules à combustion, les voitures électriques restent plus chères, et le manque d’un marché de l’occasion mature aggrave cette situation. Les sondés déplorent l’absence d’offres abordables sur le marché de l’occasion, ce qui limite l’adoption à grande échelle de l’électromobilité. Elia Heer, cheffe de projet chez Sotomo, suggère que l’introduction de tests de batteries certifiés pour les voitures d’occasion pourrait stimuler ce marché et contribuer à l’atteinte des objectifs nationaux en matière de mobilité électrique.

Les voitures chinoises peinent à convaincre

L’arrivée de voitures électriques chinoises, souvent proposées à des prix plus compétitifs, n’a pas encore réussi à infléchir cette tendance. Seuls 17 % des futurs acheteurs suisses envisagent d’acheter un véhicule électrique chinois, non pas en raison de doutes sur la qualité, mais plutôt à cause de préoccupations politiques et éthiques liées au régime communiste chinois et aux conditions de travail en Chine.

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