Les données publiées par Comparis révèlent une tendance inquiétante : l’augmentation des loyers, des coûts de chauffage et de la mobilité pèse lourdement sur les finances des Suisses. Certains groupes sociaux sont particulièrement exposés, tandis que les salaires peinent à suivre le rythme de l’inflation.
Depuis mai 2020, l’indice Lomo, qui mesure les hausses de prix dans les domaines du logement et de la mobilité en Suisse, a enregistré une augmentation de 11 %. À titre de comparaison, l’indice suisse des prix à la consommation (IPC) a progressé de 7,1 % sur la même période. L’écart entre ces deux indicateurs souligne un déséquilibre croissant, affectant particulièrement les postes les plus essentiels du budget des ménages.
Les hausses les plus marquées depuis 2020
Les loyers ont connu une progression de 10 % en cinq ans. Comparis précise que cette augmentation est supérieure à la moyenne et s’est poursuivie sans interruption depuis 2020. Le chauffage affiche une envolée des prix : +51,1 % pour l’énergie (gaz, mazout ou bois), +40 % pour l’électricité et près de +25 % pour les carburants.
En parallèle, les prix de certains produits du quotidien, comme les meubles de séjour et de bureau, ont eux aussi grimpé (+14 %). Comparis signale également que l’assurance des véhicules à moteur a augmenté de 6,1 %, ce qui représente la plus forte progression annuelle pour un produit.
Enfin, les coûts de location des garages et places de stationnement (+2,6 %), les services de nettoyage (+2,1 %) et les réparations courantes du logement (+1,8 %) participent à cette tendance inflationniste généralisée, rapporte Watson.
Un pouvoir d’achat fragilisé
Cette hausse généralisée des prix n’a pas été compensée par une revalorisation équivalente des salaires. Entre 2021 et 2024, les salaires nominaux n’ont augmenté que de 4,2 %. Selon Dirk Renkert, expert argent chez Comparis, cela se traduit pour de nombreux salariés par une perte de pouvoir d’achat.
Le salaire réel, c’est-à-dire la capacité effective à consommer, s’est érodé malgré des hausses salariales en apparence positives. Cette dégradation du pouvoir d’achat concerne en premier lieu les salariés dont les revenus sont principalement alloués à des postes désormais plus coûteux comme le logement, l’énergie ou la mobilité.
Des inégalités d’impact selon les profils
Tous les ménages suisses ne subissent pas de la même manière cette augmentation des prix. Les personnes de moins de 65 ans vivant seules sont les plus touchées, avec un renchérissement du coût de la vie de 0,2 % en un an.
À l’inverse, les couples de plus de 65 ans sans enfants sont les moins exposés à ces hausses. Toujours selon Comparis, les ménages aux revenus les plus faibles ont vu leur coût de la vie augmenter davantage que la moyenne, tandis que les foyers à hauts revenus ont été globalement épargnés, certains bénéficiant même d’une légère baisse des prix (-0,1 %).
En parallèle, quelques produits connaissent une baisse de prix, notamment les petits appareils électroménagers (-7,9 %), les vélos et vélos électriques (-2,2 %) ainsi que les ustensiles de cuisine (-7,3 %). Dirk Renkert attribue cette tendance à la forte concurrence dans ces segments, en particulier à la présence de fournisseurs asiatiques.








