La Suisse enregistre une augmentation constante des infractions violentes, avec une hausse notable de 3,3 % en 2024 par rapport à l’année précédente. Selon les données de l’Office fédéral de la statistique (OFS), près de 49 000 actes violents ont été recensés, et cette tendance s’inscrit dans un phénomène de long terme. Au cours des dix dernières années, les infractions violentes ont augmenté de 15 %.
La violence la plus grave, notamment les violences physiques sévères, a connu une progression particulièrement marquée, avec une hausse de 19,4 % par rapport à 2023. En dépit de cette forte augmentation, ces actes graves restent relativement peu fréquents, représentant un peu plus de 2400 cas en 2024.
Les actes violents sont classifiés en différentes catégories, allant des violences mineures comme les gifles ou coups de poing, aux infractions plus graves, telles que les homicides, les viols ou les séquestrations. En 2024, la majorité des actes violents recensés étaient de nature moins grave, comme les voies de fait, qui représentent près d’un tiers du total des infractions.
Ces actes n’ont pas causé de lésion corporelle ou de dommage à la santé des victimes, mais témoignent de la violence grandissante dans la société. L’injure et les menaces viennent ensuite, représentant environ 20 % des infractions enregistrées, suivis par les lésions corporelles simples, qui représentent 15 % des actes violents.
Lausanne : un district largement touché par la violence
Avec un taux de 12,9 infractions violentes pour 1000 habitants, le district de Lausanne occupe la première place des zones les plus touchées par la violence en Suisse. Ce chiffre le place devant d’autres grandes villes suisses, comme Bâle-Ville (12,7) et Zurich (10,7), qui figurent également parmi les zones les plus concernées.
La situation à Lausanne est particulièrement marquée, avec des statistiques qui révèlent l’ampleur du phénomène. Le district de l’Ouest lausannois, qui comprend des communes comme Nyon et Morges, enregistre également un taux élevé de 9,5 infractions violentes pour 1000 habitants, ce qui place cette région parmi les plus touchées par la violence.
Outre Lausanne, d’autres régions de Suisse romande enregistrent également des taux élevés d’infractions violentes. La Broye-Vully, dans le canton de Fribourg, ainsi que les districts d’Aigle et du Jura-Nord vaudois (VD), et de Bienne (BE), figurent également parmi les zones les plus touchées. En revanche, la Suisse centrale et orientale, ainsi que le Haut-Valais, affichent des chiffres nettement inférieurs, se classant parmi les régions les moins concernées par les actes violents.
Les victimes et les auteurs : les hommes principalement touchés
L’Office fédéral de la statistique révèle que les hommes sont les plus touchés par les infractions violentes, représentant 56,7 % des victimes en 2024. Cependant, les données sur les infractions graves montrent une tendance différente. Les violences graves, comme les blessures corporelles graves, les séquestrations, et les actes sexuels violents, touchent davantage les femmes.
En revanche, la majorité des auteurs de violences sont des hommes. Cette répartition de genre est particulièrement marquée pour les infractions graves, où près de 95 % des prévenus sont des hommes, selon les statistiques de l’OFS.
Cette forte concentration masculine parmi les prévenus d’actes violents soulève des questions concernant les causes sous-jacentes de cette violence, notamment en lien avec les rôles sociaux et les inégalités de genre. Par ailleurs, la répartition des victimes montre également que, bien que les hommes soient plus nombreux parmi les victimes d’actes violents en général, les femmes sont davantage concernées par les violences graves.
