Actuellement, un trajet en train entre la Suisse et Londres nécessite un changement de gare à Paris, rallongeant le voyage à environ huit heures. Cette contrainte pourrait disparaître grâce à l’initiative de Getlink et de London St. Pancras Highspeed, qui ont signé un Memorandum of Understanding (MoU) pour développer de nouvelles connexions ferroviaires rapides entre le Royaume-Uni et l’Europe. Selon le communiqué de Getlink, cette collaboration vise à améliorer la coordination des horaires, à optimiser les infrastructures et à favoriser l’arrivée de nouveaux opérateurs ferroviaires sur ces liaisons.
Selon 20 minutes, cette perspective pourrait répondre à une forte demande. Chaque jour, près de 50 vols relient Zurich, Genève et Bâle à Londres, témoignant d’un flux important de passagers entre ces destinations. L’objectif affiché du partenariat est de proposer une alternative plus durable, en misant sur des temps de trajet compétitifs et une empreinte carbone réduite par rapport à l’aviation.
Des obstacles logistiques et réglementaires
Malgré les ambitions affichées, plusieurs contraintes doivent être levées avant la mise en place d’un train direct entre la Suisse et Londres. Le coût d’exploitation de l’Eurotunnel représente un défi majeur pour les compagnies ferroviaires, freinant jusqu’ici le développement de nouvelles liaisons transmanche. Par ailleurs, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne a renforcé les contrôles aux frontières, rendant plus complexe l’organisation d’un voyage sans changement de train.
Le Tages-Anzeiger rappelle que les Chemins de fer fédéraux suisses (CFF) avaient déjà commandé une étude de faisabilité en 2022 pour évaluer cette connexion ferroviaire. Toutefois, les résultats de cette analyse se font toujours attendre. De plus, en 2023, le conseiller national Matthias Aebischer avait interpellé le Conseil fédéral sur la nécessité d’une liaison directe avec Londres, tandis que des députés suisses ont relancé le débat en 2024 en demandant un soutien pour un départ depuis Genève ou Lausanne.
Un projet inscrit dans une dynamique européenne
L’accord signé entre Getlink et London St. Pancras Highspeed s’inscrit dans une volonté plus large d’augmenter la part du train dans les déplacements internationaux. D’après Getlink, la gare de St. Pancras pourrait absorber un trafic supplémentaire de 5000 passagers par heure, offrant un potentiel de développement significatif pour ces nouvelles liaisons.
L’enjeu environnemental est également au cœur de cette initiative. Le directeur général de Getlink, Yann Leriche, souligne que le train à grande vitesse permettrait de réduire de 97 % les émissions de carbone par rapport à l’avion. London St. Pancras Highspeed met en avant son engagement en faveur du rail en collaborant avec les gouvernements pour promouvoir les trajets ferroviaires de moins de six heures comme alternative privilégiée.
