Depuis la fin de la pandémie de coronavirus, le marché du travail a été frappé, ce qui a engendré une pénurie de main-d’œuvre. Parmi les secteurs considérablement impactés, celui de la santé est particulièrement préoccupant. Dans le canton de Vaud, la situation est alarmante, car il devrait manquer pas moins de 2 500 infirmiers et infirmières d’ici 2030.
Afin de faire face à ce manque croissant de personnel de santé, le Conseil d’Etat vaudois a élaboré un « plan d’envergure » nommé InvestPro. Ce plan est principalement axé sur la formation, la promotion des professions du secteur ainsi que la fidélisation des professionnels. Mardi dernier, les députés se sont penchés sur ce programme lors du premier débat.
90 millions de francs pour combler le manque de personnel de santé
Selon Rebecca Ruiz, conseillère d’État vaudoise, des facteurs tels que l’évolution démographique et l’augmentation des maladies chroniques entraînent un besoin accru de personnel de santé. Certains secteurs connaissent déjà une pénurie, et la situation ne devrait pas s’améliorer de sitôt.
En effet, d’ici 2030, il devrait manquer entre 2 000 et 2 500 infirmiers et infirmières dans le canton de Vaud, ainsi qu’environ 500 assistants en soins communautaires (ASSC). Une situation préoccupante qui a conduit les autorités à développer InvestPro, un programme ambitieux nécessitant un investissement de 90 millions de francs entre 2024 et 2027. L’initiative InvestPro repose sur trois axes principaux : la formation de plus de personnel, la promotion des professions de soins, et l’amélioration des conditions de travail.
« Quelque 300 infirmiers et infirmières sont formés chaque année dans les différentes écoles du canton. Nous souhaiterions passer à 450 », a déclaré Frédéric Borloz, chef du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle (DEF).
Le deuxième axe concerne la promotion des professions dans les soins, la santé et le socio-éducatif. Pour atteindre cet objectif, des actions seront menées dans les écoles et auprès des parents. Le troisième axe vise à améliorer les conditions de travail et à offrir un soutien pour un meilleur équilibre vie privée-vie professionnelle, afin de fidéliser les collaborateurs dans les professions de soins.
Un plan qui passe la rampe
Lors du débat qui s’est tenu mardi, les députés ont salué la proactivité du Conseil d’État sur ce dossier complexe. Néanmoins, certains membres de la gauche ont émis des réserves, comme Sébastien Cala, chef du groupe socialiste, qui estime que « le projet de décret n’était pas à la hauteur des enjeux ».
Un autre point qui a suscité un débat intense est la mise à niveau des salaires du secteur sanitaire parapublic vaudois (CCT-San) avec ceux de l’Hôpital Riviera-Chablais (CCT-HRC) et du CHUV. Malgré cela, la majorité des articles a été finalement acceptée à une très large majorité. Par ailleurs, les députés se ressaisiront du projet de décret prochainement, dans le cadre du deuxième débat.