Les retraités suisses à l’étranger appellent à l’aide de l’État

De plus en plus de Suisses partent à la retraite à l’étranger, mais des problèmes de santé ou financiers compliquent leur situation, un défi pour les autorités.

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Les retraités suisses à l’étranger appellent à l’aide de l’État | Econostrum.info - Suisse

Les retraités suisses à l’étranger constituent une population en constante augmentation. Si, dans la grande majorité des cas, ces expatriés partent bien préparés, certains se retrouvent confrontés à des difficultés imprévues une fois sur place. Les autorités suisses, notamment le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), sont donc mises à rude épreuve pour répondre à ces besoins urgents, qu’il s’agisse de rapatriements médicaux ou d’assistance sociale.

Le nombre de Suisses vivant à l’étranger à la retraite a ainsi connu une hausse de plus de 25% entre 2017 et 2024, atteignant plus de 198 000 personnes en fin d’année 2024. Si certains pays comme la Thaïlande, le Portugal et l’Espagne attirent particulièrement ces retraités, ce phénomène devient de plus en plus difficile à gérer pour les autorités suisses, rapporte Blick.

Des conditions de vie à l’étranger qui deviennent un défi

Beaucoup de retraités suisses s’installent à l’étranger, attirés par des destinations où le coût de la vie est plus bas et où les conditions climatiques sont plus agréables. Cela leur permet de profiter d’une meilleure qualité de vie tout en réduisant leurs dépenses.

Parmi les destinations privilégiées, on retrouve la Thaïlande, où plus de 40% de la communauté suisse dépasse les 65 ans, un taux exceptionnellement élevé par rapport à d’autres pays. D’autres destinations comme le Portugal, l’Espagne ou l’Afrique du Sud connaissent également une forte concentration de retraités suisses.

Cependant, cette émigration s’accompagne de nombreux défis pour les retraités une fois sur place. Bien que beaucoup partent bien préparés, d’autres se retrouvent rapidement dans une situation de vulnérabilité, notamment en cas de problèmes de santé ou d’épuisement des ressources financières.

En l’absence d’un réseau familial ou d’une couverture sociale suffisante, certains sont contraints de faire appel à l’État suisse pour des rapatriements médicaux ou de l’aide sociale, un recours qui n’est pas toujours simple à mettre en place.

La prise en charge des retraités malades ou sans ressources

Lorsque des problèmes de santé surviennent, les retraités peuvent se retrouver dans une situation délicate, voire critique. En effet, la couverture sociale dans leur pays d’accueil peut être insuffisante, voire inexistante, laissant ces seniors dépendants des services d’assistance suisses.

Dans ces cas-là, la gestion des urgences devient une priorité pour les autorités suisses. Le DFAE, par exemple, est souvent sollicité pour organiser des rapatriements d’urgence, mais la procédure est parfois lente et compliquée, surtout lorsque la personne est gravement malade ou incapable de gérer ses affaires seule.

Les autorités suisses doivent également gérer des demandes d’aide sociale, qui ne peuvent être accordées que si le pays d’accueil ne dispose pas d’un système social adéquat. Si un retraité se retrouve sans ressources dans un pays sans couverture suffisante, il peut alors faire appel à l’aide sociale suisse.

Toutefois, cette demande n’est pas systématique et doit respecter un certain nombre de critères administratifs et légaux. Le DFAE reconnaît que ces situations entraînent un « surcroît de travail de prise en charge », avec des cas d’urgence qui se multiplient.

Des démarches administratives complexes pour l’aide sociale

Les démarches administratives nécessaires à l’octroi d’une aide sociale sont également un obstacle majeur pour les retraités suisses vivant à l’étranger. En cas de crise sanitaire ou financière, les autorités suisses doivent s’assurer que les retraités remplissent les critères pour obtenir une aide, ce qui n’est pas toujours simple, surtout si la personne est gravement malade et incapable de fournir les documents nécessaires.

Le processus d’aide sociale devient d’autant plus complexe lorsque le retraité ne peut pas se rendre lui-même auprès des autorités suisses ou dans son ambassade pour soumettre les documents requis. Ces démarches, souvent laborieuses, peuvent entraîner des retards, mettant ainsi ces personnes vulnérables dans une situation d’urgence prolongée. Les retards administratifs deviennent alors un véritable problème, particulièrement lorsque les retraités ont besoin de soins médicaux urgents.

La difficulté réside aussi dans le fait que certaines personnes se trouvent dans des pays où les conditions de vie sont relativement bonnes mais où le système de santé ou de soutien social reste insuffisant. En l’absence de couverture adéquate, l’État suisse doit intervenir, mais cette intervention prend souvent beaucoup de temps, ce qui complique encore la situation.

Les autorités suisses, notamment les consulats et le DFAE, sont donc constamment confrontées à un dilemme : répondre rapidement et efficacement aux besoins des retraités à l’étranger tout en gérant une charge de travail de plus en plus lourde, due à l’augmentation du nombre de retraités.

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