Le virus du Nil occidental, transmis par le moustique tigre asiatique, est en train de devenir une menace de santé publique majeure en Europe. En Sardaigne, l’épidémie s’intensifie, frappant particulièrement la région d’Oristano, où le climat chaud et humide facilite la propagation du virus.
Bien que la situation soit déjà préoccupante en Italie, les autorités suisses, particulièrement dans le canton du Tessin, se préparent à toute éventualité, craignant l’arrivée prochaine du virus. Le changement climatique et la proximité de zones déjà infectées en Italie accentuent les risques de transmission, rendant une préparation proactive d’autant plus essentielle.
L’ampleur de la propagation en Sardaigne : une alerte sanitaire
La situation en Sardaigne est alarmante. Depuis le début de l’épidémie, plusieurs dizaines de personnes ont succombé au virus du Nil occidental, et le nombre d’infections ne cesse d’augmenter. En Italie, à ce jour, 647 cas ont été confirmés, avec 47 décès, ce qui témoigne de la gravité de l’épidémie. La région d’Oristano, où les conditions climatiques sont particulièrement propices à la prolifération du moustique tigre asiatique, est l’une des plus touchées. Ce moustique, qui a prospéré grâce à des étés chauds et humides, est l’agent principal de la transmission du virus.
Les autorités locales ont mis en place des mesures drastiques pour contrôler la propagation. Parmi celles-ci, l’utilisation de drones pour localiser les zones de reproduction des moustiques dans des espaces comme les rizières, qui favorisent leur multiplication, est l’une des plus novatrices. En outre, les habitants ont été invités à vider régulièrement les contenants d’eau stagnante, tels que les pots de fleurs ou les abreuvoirs, afin de limiter les sites de reproduction des insectes. Les bâtiments abandonnés sont également sous surveillance, car ces lieux inoccupés servent souvent de refuges pour les moustiques.
Bien que la plupart des personnes infectées développent des symptômes bénins similaires à ceux de la grippe (fièvre, frissons, maux de tête), une petite proportion d’entre elles peut connaître des formes graves de la maladie. Ces dernières peuvent entraîner des complications neurologiques sévères, notamment une paralysie, voire la mort, particulièrement chez les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli. Cela accentue l’urgence des mesures de contrôle, non seulement pour limiter les infections mais aussi pour éviter une aggravation de la crise sanitaire.
Vigilance au Tessin : une préparation proactive face à la menace
Bien que le Tessin, canton suisse situé à proximité de l’Italie, n’ait pas encore été frappé par une flambée de virus du Nil occidental, les autorités locales sont conscientes du risque accru de transmission en raison de la présence de moustiques infectés dans le nord de l’Italie. Le médecin-chef du Service de transfusion sanguine de la Suisse italienne (CRS), Stefano Fontana, a récemment averti que le Tessin pourrait un jour devenir la « porte d’entrée » du virus en Suisse, d’autant plus que les moustiques dans le nord de l’Italie sont déjà infectés, alerte Blick.
Le canton se prépare à ce scénario en mettant en place un suivi étroit de la situation et en menant des études sur la présence de différents virus transmis par les moustiques, tels que la dengue et le chikungunya, qui ont également été détectés en Italie. Le CRS a lancé une étude de surveillance pour mieux comprendre le niveau d’exposition de la population tessinoise au virus du Nil occidental et déterminer si des cas humains ont déjà été enregistrés. Bien que des moustiques infectés aient été détectés au Tessin depuis 2022, aucune infection humaine n’a encore été signalée.
Les autorités sanitaires tessinoises surveillent également la situation au niveau des frontières, étant donné que la propagation des maladies virales transmises par les moustiques ne connaît pas de barrières. Les efforts de prévention incluent la sensibilisation de la population locale, encourageant les résidents à éliminer tout point d’eau stagnante autour de leurs habitations, et à prendre des mesures pour éviter les piqûres de moustiques, notamment en utilisant des répulsifs.
Le climat dans le Tessin, chaud et propice à la multiplication des moustiques, ainsi que les interactions fréquentes avec les régions infectées du nord de l’Italie, renforcent la nécessité d’une vigilance constante. Les autorités sanitaires tessinoises sont conscientes du rôle crucial que joue la préparation dans la gestion d’une crise de santé publique, en particulier lorsqu’il s’agit de maladies vectorielles telles que le virus du Nil occidental.








