La fusion entre UBS et Credit Suisse, imposée en mars 2023 par les autorités suisses pour éviter une crise bancaire, se traduit aujourd’hui par des ajustements structurels dans plusieurs pays.
En France, cette opération se solde par une réduction des équipes, sans pour autant remettre en question les ambitions stratégiques de la banque helvétique sur le territoire.
D’après des informations rapportées par l’agence Bloomberg et confirmées par UBS, moins de 50 postes seront supprimés dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi. L’établissement, qui compte 400 salariés à Paris et deux autres antennes régionales, entend accompagner les collaborateurs touchés par ces suppressions, rapporte LesEchos.
Une réduction ciblée des effectifs dans un contexte de fusion
Le rachat de Credit Suisse a mécaniquement entraîné des doublons au sein de certaines divisions d’UBS en France. Ces suppressions de postes visent à rationaliser l’organisation, notamment dans les activités de banque privée à Paris.
Le groupe précise que ces ajustements s’inscrivent dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi, et que des mesures d’accompagnement seront mises en place pour les salariés concernés.
Cette décision n’est pas isolée. UBS a également annoncé des réductions similaires dans d’autres pays. En Italie, par exemple, la banque a fait part en avril de son intention de supprimer 180 postes, soit environ un tiers des effectifs locaux.
UBS réaffirme ses ambitions sur le marché français
Malgré cette coupe, UBS insiste sur le fait que la France reste un marché prioritaire. Le groupe souhaite renforcer sa position sur le segment de la banque privée, avec pour objectif de devenir la première banque privée européenne dans l’Hexagone.
Johann Rivalland, directeur de l’activité banque privée d’UBS France, déclarait ainsi aux Echos en juin 2024 que la banque poursuivait son développement local et misait sur la croissance du marché français.
Cette ambition s’appuie notamment sur l’intégration des équipes de Credit Suisse. Le rachat a permis d’accroître de 20 % les effectifs de la banque privée d’UBS en France, portant leur nombre à environ 60 banquiers privés. Un renforcement jugé stratégique pour toucher une clientèle haut de gamme dans un pays considéré comme un pôle de croissance en Europe, explique la source.
Une année de transition dans un climat incertain
Les ajustements opérés s’inscrivent dans une année de transition pour UBS. Depuis l’acquisition de Credit Suisse, les effectifs mondiaux du groupe ont diminué, passant de 119 100 à 106 789 salariés à la fin du premier trimestre 2025. Ce recul reflète la réorganisation à l’échelle globale, mais aussi des départs volontaires, sur fond de climat concurrentiel.
Malgré cela, UBS a dégagé un bénéfice net d’environ 1,7 milliard de dollars au premier trimestre 2025. Ce résultat, en baisse sur un an, dépasse les prévisions des analystes. Comme le rapporte Bloomberg, la banque d’investissement a enregistré un trimestre record avec une progression de 32 % de son chiffre d’affaires, portée par une forte activité de trading et de gestion de fortune, indique le quotidien français.
La banque suisse reste néanmoins prudente face aux incertitudes économiques. En parallèle, elle est sous pression des régulateurs suisses, qui souhaitent lui imposer des exigences de fonds propres plus strictes du fait de son statut de groupe bancaire systémique.








