L’action UBS a enregistré une chute marquée en Bourse à la suite des récentes annonces du Conseil fédéral concernant un renforcement des mesures réglementaires visant les banques systémiques. Ces décisions, bien qu’attendues par certains, ont eu des répercussions immédiates sur la banque, avec une baisse de 5,9 % de l’action en début de semaine.
Le Conseil fédéral suisse a dévoilé ses propositions pour encadrer de manière plus stricte les grandes institutions financières du pays, dont UBS. Si certaines voix s’élèvent pour saluer ces mesures comme nécessaires à la stabilité économique, d’autres estiment qu’elles pourraient nuire à la compétitivité des banques suisses sur la scène internationale.
Ces annonces mettent UBS face à un tournant dans son modèle économique, obligeant la banque à repenser ses stratégies pour faire face à ces nouvelles régulations.
Une chute immédiate en Bourse
Les réactions ont été immédiates sur le marché financier. Après l’annonce du renforcement des mesures, l’action UBS a dégringolé de 5,9 % à 26,58 francs, effaçant presque tous les gains enregistrés lors de la séance précédente.
Selon Blick, cette chute a frappé en particulier après que des analystes aient exprimé des préoccupations sur les conséquences à long terme de ces mesures. La banque pourrait, à terme, être amenée à revoir son modèle d’affaires ou même à envisager une scission pour répondre aux nouvelles exigences du gouvernement suisse. Cette évolution a ravivé les craintes sur la compétitivité de UBS face à ses rivaux internationaux.
Les analystes partagés sur l’impact des mesures
Le Conseil fédéral, par la voix de Karin Keller-Sutter, a annoncé des mesures visant à renforcer la régulation des grandes banques suisses, en particulier celles jugées « systémiques », comme UBS.
Ces nouvelles règles concernent principalement l’augmentation du capital que ces banques doivent maintenir en réserve pour parer à d’éventuelles crises financières. Si pour certains analystes, ces régulations étaient attendues, d’autres jugent leur impact sur la stratégie à long terme d’UBS préoccupant.
Selon Deutsche Bank, la proposition du Conseil fédéral se rapproche de ce qui avait été envisagé dans le cadre de la réforme « Too big to fail« , un scenario pessimiste pour la banque.
Les besoins supplémentaires en capital ont été estimés à 24 milliards de dollars par UBS elle-même, un chiffre qui pourrait entraîner des ajustements structurels à l’intérieur de l’institution.
Des réactions mitigées face à l’évolution des régulations
Tous les analystes ne partagent pas la même vision de la situation. Si certains perçoivent ces annonces comme une lourde contrainte pour UBS, d’autres relativisent la portée immédiate des mesures.
Keefe, Bruyette & Woods, par exemple, notent que la longue période de mise en place de ces nouvelles régulations pourrait offrir un certain soulagement à la banque.
Selon eux, la mise en œuvre graduelle de ces nouvelles règles permettrait à UBS de s’adapter plus facilement sans risquer de bouleverser immédiatement sa structure financière. Cette approche pourrait en effet permettre à la banque de se préparer à un environnement plus régulé sans devoir se précipiter dans des décisions radicales.
