Le géant bancaire UBS, confronté à une hausse significative de ses coûts suite à l’acquisition de Credit Suisse, s’apprête à fusionner plusieurs de ses agences avec celles de la banque rachetée.
UBS annonce la fusion de 85 succursales Credit Suisse dès 2025
Après l'acquisition de Credit Suisse, UBS prévoit de fusionner des succursales de son réseau avec celles de la banque rachetée dès le début de 2025.
En effet, face à l'augmentation des charges opérationnelles après l'intégration de Credit Suisse, elle se lance dans une restructuration majeure de son réseau suisse. La fusion des agences, annoncée par Sabine Keller-Busse, directrice d'UBS Suisse, vise à rationaliser les opérations pour retrouver le niveau de rentabilité d'avant l'acquisition.
Un plan de fusion pour réduire les coûts
L'intégration de Credit Suisse par le géant bancaire suisse entraîne une fusion inédite de leurs réseaux de succursales. Dès le premier trimestre 2025, 85 succursales Credit Suisse seront fusionnées avec celles d'UBS. Sabine Keller-Busse, directrice d'UBS Suisse, a présenté ce plan lors de la conférence annuelle des investisseurs, précisant que ces fusions concerneront les sites où les deux banques ont des présences redondantes. L'objectif est de sélectionner les meilleurs emplacements pour créer un réseau plus efficace et moins coûteux.
L'intégration de Credit Suisse a entraîné une augmentation massive des coûts pour UBS. Au deuxième trimestre 2023, les charges d'exploitation ont grimpé de près de 50 %, atteignant 1,27 milliard de francs suisses. Cette augmentation a fait bondir le ratio coûts/revenus à 61,4 %, contre 51,6 % à la même période l'année précédente. Cette inflation des coûts impose une révision stratégique urgente, d'où la nécessité de rationaliser le réseau des succursales.
Vers un réseau rationalisé d'ici 2026
UBS prévoit de maintenir environ 190 succursales en Suisse une fois l'intégration de Credit Suisse finalisée en 2026. Ce nombre correspondra à peu près au réseau qu'UBS possédait avant l'acquisition de Credit Suisse. Les 95 succursales restantes de Credit Suisse seront examinées pour déterminer lesquelles sont les plus performantes, tandis que les doublons seront éliminés pour maximiser l'efficacité opérationnelle.
Cette réduction du nombre de succursales est aussi motivée par l'objectif d'atteindre un rendement ajusté des fonds propres de 19 % dans la division « Personal & Corporate Banking » d'ici 2026. Ce chiffre était tombé à 14,7 % au premier semestre 2024, bien en deçà des 19,5 % qu'UBS atteignait avant l'acquisition de Credit Suisse en 2022.
Un impact direct sur 3 000 emplois
La fusion des succursales entraînera inévitablement des suppressions de postes. Sergio Ermotti, CEO d'UBS, avait déjà annoncé que cette intégration pourrait entraîner la perte de 3 000 emplois en Suisse. Les réductions d'effectifs visent à compenser la hausse des coûts et à aligner le modèle opérationnel de la banque sur ses objectifs de rentabilité.
UBS se retrouve donc dans une situation délicate, devant concilier la réduction des coûts, nécessaire pour stabiliser ses finances, avec les impératifs sociaux et économiques de la Suisse. Cette fusion représente un tournant pour la banque, qui devra naviguer habilement pour maintenir sa position sur le marché tout en réalisant les synergies attendues.