Deux ans après le rachat de Credit Suisse, UBS achève la restructuration de son réseau en Suisse. À compter du 1er avril, seules 190 agences subsisteront, actant la fin de la marque Credit Suisse dans le paysage bancaire helvétique. Pendant que l’intégration se poursuit sur le plan numérique, les anciens actionnaires contestent toujours les conditions du rachat en justice.
Depuis l’annonce de la fusion, UBS a engagé une vaste réorganisation de son réseau d’agences en Suisse. L’objectif était de rationaliser la présence physique des deux établissements, évitant ainsi les doublons et optimisant la couverture du territoire. Avant cette opération, 285 agences opéraient sous les enseignes UBS et Credit Suisse. Désormais, seules 190 resteront actives. Selon RTS, cette transition se termine avec plusieurs mois d’avance, la date initiale étant fixée à la fin de l’année.
Une transition numérique et une disparition progressive de Credit Suisse
Outre la réduction du nombre d’agences, la fusion entraîne une migration progressive des clients vers UBS. Plus d’un million de clients de Credit Suisse intégreront le système UBS dès le deuxième trimestre. Le média helvétique rapporte que le site internet de Credit Suisse affiche déjà un message annonçant son transfert imminent vers ubs.com. Cette disparition de la marque s’observe aussi dans l’espace public. En effet, sur la Paradeplatz à Zurich, fief historique de la finance suisse, l’enseigne Credit Suisse a été retirée.
Malgré cette avancée, certaines traces de Credit Suisse subsistent encore. Le logo figure toujours sur certaines cartes bancaires et agences, mais tout porte à croire que ces derniers vestiges disparaîtront progressivement au fil des prochains mois.
Une bataille judiciaire encore en cours
Si la fusion avance sur le plan opérationnel, elle continue d’alimenter des contentieux juridiques. Le rachat de Credit Suisse par UBS en mars 2023 avait été conclu à un prix de 76 centimes par action, un montant nettement inférieur aux 1,86 franc que valait l’action quelques jours auparavant. Ce prix jugé trop bas a conduit plusieurs milliers d’investisseurs à contester la transaction en justice. La même source rappelle que des procédures sont en cours, notamment en Suisse et aux États-Unis, certaines visant même la Confédération helvétique.
Le tribunal de commerce de Zurich doit se prononcer prochainement sur la nécessité d’une expertise judiciaire pour réévaluer la valeur réelle de Credit Suisse au moment de la vente. UBS doit soumettre sa position d’ici au 24 mars. Philippe Grivat, de la start-up LegalPass, qui représente 3 600 actionnaires plaignants, estime qu’une expertise indépendante s’impose, car aucune méthode d’évaluation standardisée n’a été utilisée lors de la transaction.