Trump veut contraindre la pharma suisse à investir davantage aux États-Unis

En cherchant à contraindre les géants de la pharmacie à s’implanter davantage aux États-Unis, Donald Trump a mis la Suisse face à un dilemme économique et industriel d’envergure.

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L'industrie pharmaceutique suisse et Donald Trump
Trump veut contraindre la pharma suisse à investir davantage aux États-Unis | Econostrum.info - Suisse

Donald Trump envisage de taxer les médicaments importés pour inciter les grands laboratoires étrangers à produire directement sur le sol américain. Cette stratégie vise particulièrement les géants suisses de la pharma, qui exportent massivement vers les États-Unis. 

Une telle mesure les obligerait à revoir leur implantation industrielle pour préserver leur accès à ce marché clé. L’économie helvétique pourrait en subir des conséquences majeures.

Une taxe pour forcer la relocalisation de la production

Donald Trump a annoncé son intention d’imposer une taxe sur les médicaments importés. Son objectif : obliger les grands groupes pharmaceutiques étrangers à investir davantage aux États-Unis et réduire ainsi la dépendance américaine aux importations. Cette stratégie s’inscrit dans une volonté plus large de renforcement de la souveraineté industrielle des États-Unis.

Cette mesure viserait directement les entreprises suisses comme Roche, Novartis et Lonza, dont les États-Unis constituent le premier marché d’exportation. En 2023, les exportations pharmaceutiques helvétiques vers les États-Unis ont dépassé 40 milliards de francs suisses, représentant une partie essentielle de leur chiffre d’affaires. Une fiscalité supplémentaire sur ces produits pourrait fragiliser leur compétitivité face aux laboratoires américains, qui bénéficieraient d’un avantage fiscal.

Trump entend profiter du poids stratégique de la pharma pour forcer les industriels à relocaliser une partie de leur production sur le sol américain. Une telle initiative pourrait transformer en profondeur la structure des investissements des laboratoires suisses, qui privilégient jusqu’à présent la production en Suisse et en Europe.

Pour éviter ces nouvelles taxes, ils pourraient être des contraintes d’ouverture de nouvelles usines aux États-Unis, entraînant des coûts importants et une refonte de leurs chaînes de production. Toutefois, une telle transition ne se ferait pas sans résistances, notamment en raison des coûts plus élevés et des contraintes réglementaires spécifiques au marché américain.

Une pression économique aux conséquences incertaines

Si cette taxe venait à être appliquée, les laboratoires suisses pourraient se retrouver face à un choix stratégique difficile : soit accepter une fiscalité qui réduirait leur compétitivité, soit investir dans de nouvelles infrastructures aux États-Unis pour contourner cette barrière tarifaire. Ce dilemme pourrait entraîner des tensions internes au sein de ces entreprises, qui devront arbitrer entre rentabilité, coûts de production et accès au marché américain.

Cette politique protectionniste de Trump s’inscrit dans une tendance plus large de réindustrialisation des États-Unis et de réduction des dépendances aux importations. Cependant, les coûts élevés de production sur le sol américain font ce scénario complexe pour les laboratoires suisses. En plus des infrastructures à financer, ces entreprises devraient composer avec des réglementations locales parfois contraignantes et des délais plus longs pour la mise en conformité des nouveaux sites de production.

Les autorités helvétiques surveillent de près cette évolution, craignant des répercussions sur l’économie suisse. Le secteur pharmaceutique représente près de 5 % du PIB helvétique, et tout bouleversement de ses modèles d’exportation pourrait avoir un impact majeur sur l’emploi et l’investissement en Suisse. Certaines voix au sein de l’industrie suggèrent que cette taxe pourrait inciter les groupes suisses à diversifier leurs marchés pour réduire leur dépendance aux États-Unis, en se tournant vers l’Asie ou d’autres régions à fort potentiel de croissance.

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