Avant la « Trump Gold Card », la Suisse monnayait déjà sa résidence avec le « Swiss Golden Visa »

Donald Trump veut attirer les grandes fortunes avec sa « Trump Gold Card », offrant un séjour illimité et un accès facilité à la citoyenneté. Un modèle déjà adopté par plusieurs pays, dont la Suisse.

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Trump Gold Card
Avant la « Trump Gold Card », la Suisse monnayait déjà sa résidence avec le « Swiss Golden Visa » | Econostrum.info - Suisse

Depuis plusieurs années, de nombreux États ont mis en place des programmes d’immigration réservés aux personnes aisées. Contrairement aux procédures classiques, souvent longues et complexes, ces dispositifs permettent d’obtenir un droit de résidence en échange d’un investissement financier. Ils sont présentés comme un moyen de dynamiser l’économie locale en attirant des capitaux étrangers, rappelle le média helvétique.

Toutefois, ces politiques ne sont pas sans controverse. Certains pays, notamment au sein de l’Union européenne, ont commencé à supprimer ces programmes en raison de leurs effets secondaires. Blanchiment d’argent, spéculation immobilière et inégalités croissantes figurent parmi les critiques les plus fréquentes, selon Blick.

Des pays qui monnayent l’accès à la résidence

Aux États-Unis, la « Trump Gold Card » devrait remplacer le programme EB-5, qui accordait jusqu’ici un visa aux investisseurs injectant au moins 800 000 dollars dans des projets locaux. L’idée est de simplifier encore davantage l’accès des personnes riches au marché américain, en leur offrant non seulement un permis de séjour, mais aussi la possibilité d’obtenir plus rapidement la nationalité, détaille le site d’information suisse.

En Europe, plusieurs pays ont adopté des systèmes comparables. Depuis 2013, l’Espagne propose un visa doré aux étrangers qui investissent un minimum de 500 000 euros dans l’immobilier. Cette option, qui inclut aussi les placements en entreprises, dépôts bancaires et obligations d’État, a contribué à attirer de nombreux investisseurs. Toutefois, en octobre 2024, le gouvernement de Pedro Sanchez a annoncé la fin progressive de ce dispositif, en raison de la crise du logement qui en découle, précise le quotidien suisse.

L’Italie a introduit un programme similaire en 2017. En y investissant 500 000 euros via une société à responsabilité limitée italienne, un étranger non européen peut obtenir un permis de séjour valable deux ans. Cette offre inclut également les membres de la famille du demandeur et donne accès à un régime fiscal privilégié. Après dix ans de résidence, les bénéficiaires peuvent demander la nationalité italienne, rapporte Blick.

La Grèce, qui proposait initialement un visa doré pour un investissement de 250 000 euros, a récemment relevé le seuil à 800 000 euros. Malgré cette augmentation, le programme reste attractif, notamment parce qu’il ne nécessite pas de résidence permanente sur place, explique le média suisse.

La Suisse et son modèle spécifique

La Suisse, qui attire depuis longtemps les grandes fortunes, applique un modèle différent des autres pays. Ici, pas d’investissement immobilier obligatoire ni de placement dans des entreprises locales. Les étrangers qui souhaitent s’installer en Suisse via un visa doré doivent s’acquitter d’un impôt forfaitaire annuel, rappelle Blick.

Le Swiss Golden Visa est accessible uniquement aux ressortissants de pays hors Union européenne et Association européenne de libre-échange. Contrairement aux dispositifs d’autres États, où l’investissement est souvent directement injecté dans l’économie locale, ce programme repose sur le paiement d’un impôt fixe, indépendant des revenus réels du demandeur. Selon le canton, cet impôt varie entre 200 000 et 600 000 francs suisses.

Ce système offre une flexibilité que d’autres pays ne permettent pas. Il n’impose aucune obligation d’emploi ni de résidence permanente stricte, ce qui en fait une option prisée des grandes fortunes cherchant à optimiser leur fiscalité tout en bénéficiant du cadre de vie suisse, note la publication helvétique.

Un système remis en question dans certains pays

Si ces dispositifs ont permis d’attirer de nombreux investisseurs, leur maintien fait débat. Le Portugal, qui proposait un programme de « logement par l’investissement », y a mis fin en 2023, invoquant les conséquences négatives sur l’accessibilité au logement pour les résidents locaux.

Le Royaume-Uni et l’Irlande ont également supprimé leurs visas dorés en raison des risques de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale. De son côté, l’Union européenne s’inquiète des conséquences de ces programmes, notamment en matière de sécurité et de transparence financière. Certains gouvernements estiment que ces visas facilitent l’entrée de personnes dont les antécédents ne sont pas toujours scrutés avec rigueur, ajoute le journal suisse.

Les Émirats arabes unis, en revanche, continuent d’attirer les élites économiques. Dubaï propose un visa de long séjour aux investisseurs possédant un bien immobilier d’au moins 488 000 francs, ainsi qu’aux entrepreneurs, scientifiques et personnalités culturelles reconnues. Contrairement à d’autres pays, cette offre ne nécessite pas d’avoir un contrat de travail sur place et peut être prolongée sur cinq ou dix ans, précise le média.

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