Travailler après 65 ans : la retraite ne suffit-elle plus en Suisse ?

En Suisse, le travail après la retraite prend de plus en plus d’importance. En 2023, près de 18 % des 65-74 ans poursuivaient une activité professionnelle, un chiffre nettement supérieur à la moyenne européenne de 9,7 %, selon l’Office fédéral de la statistique.

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Travail Après La Retraite
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Alors que la moyenne européenne des travailleurs âgés de 65 à 74 ans s’élève à 9,7 %, la Suisse affiche un taux presque deux fois supérieur, atteignant 17,8 % en 2023, selon l’Office fédéral de la statistique. Si certains retraités suisses choisissent de prolonger leur activité par plaisir ou pour maintenir un lien social, d’autres y sont contraints, leur pension ne suffisant pas à couvrir leurs besoins essentiels. Environ un retraité sur cinq en Suisse vit sous le seuil ou la menace de pauvreté.

Cette dynamique, influencée par des réformes et un contexte de pénurie de main-d’œuvre, soulève des interrogations sur l’avenir du travail des seniors, entre opportunités et défis persistants.

Un choix pour certains, une nécessité pour d’autres

Pour Florian Röcker, retraité de 65 ans et ancien employé de La Poste à Daillens, travailler après la retraite est avant tout une opportunité. Après plus de 45 ans de carrière dans l’entreprise, il a saisi l’occasion de revenir comme guide au centre de tri postal, animant des visites pour une rémunération de 100 francs par session. Propriétaire de sa maison et bénéficiant de revenus confortables, il apprécie avant tout ce travail pour son aspect social et le plaisir de revoir ses anciens collègues.

À l’inverse, Monique Buchs, retraitée de 71 ans, illustre une réalité bien différente. Après une carrière dans l’hôtellerie et la restauration, elle continue à travailler dans un restaurant touristique pour compléter des revenus de retraite insuffisants, qui s’élèvent à 2400 francs mensuels. Une somme qu’elle juge incompatible avec le coût de la vie en Suisse, entre loyer, assurances et autres dépenses incontournables.

Une réponse à la pénurie de main-d’œuvre

Dans un contexte de vieillissement de la population et de pénurie de main-d’œuvre, les retraités représentent une ressource essentielle. Environ un tiers des Suisses âgés de 65 ans travaillent encore, tandis que 15 % des hommes et 7 % des femmes de 74 ans restent actifs.

La récente réforme de l’AVS facilite cette démarche en allégeant les charges patronales. Les cotisations au chômage et au 2ᵉ pilier disparaissent après 65 ans, et les cotisations AVS bénéficient d’une franchise. Toutefois, le seuil actuel de 1400 francs par mois est jugé contraignant et pourrait être relevé pour encourager davantage d’entreprises à embaucher des seniors.

Des freins persistants et des inégalités

Malgré un contexte favorable, recruter des retraités reste difficile. Une étude de Pro Senectute montre que 52 % des entreprises romandes refusent d’embaucher des travailleurs de plus de 65 ans. Les préjugés, comme la peur d’un manque d’adaptation aux outils numériques ou des coûts élevés, freinent leur intégration.

Des initiatives existent cependant, à l’image de La Poste, qui emploie près de 1000 retraités, ou de l’agence Activis, spécialisée dans le placement de seniors. Néanmoins, les efforts peinent à convaincre les entreprises, surtout dans le secteur tertiaire, qui hésitent encore face à cette main-d’œuvre expérimentée.

Les inégalités persistent également selon le niveau de qualification ou la situation sociale. Comme le rappelle René Knüsel, politologue à l’Université de Lausanne, un tiers des retraités actifs continuent à travailler par contrainte, souvent dans des métiers physiquement éprouvants.

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4 réflexions au sujet de “Travailler après 65 ans : la retraite ne suffit-elle plus en Suisse ?”

  1. Je trouve ça inadmissible j’ ai,72! ans et je suis retraitée depuis de nombreuses années

  2. Je suis moi-même contrainte à travailler malgré
    mes 76 ans. 8 ans que je travaille dans les soins à domicile. J’aime beaucoup être utile pour les seniors.

  3. Je ne comprends pas que certaines touches 2400 francs pour une carrière complète et que d’autre touche plus de 4000 francs pour seulement 15 ans de quotisations une grosse partie étant des prestations sociales je précise que cela se passe dans le canton de Genève !

  4. Bonjour, j’ai 68 ans, j’ai travaillé à Genève pendant17ans en tant que Aide soignante diplômé de France. Je suis en retraite depuis un an et je souhaite de continuer à travailler dans n’emporte quelle secteur pour subvenir à ma petite retraite. Merci de votre compréhension

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