Alors que la Suisse fait face à une nouvelle vague de chaleur, la question du travail en conditions extrêmes se pose avec acuité. Ni les écoles, ni les bureaux, ni les chantiers n’échappent à la montée des températures, mais les règles varient fortement d’un contexte à l’autre.
Si les effets de la chaleur sur la santé sont bien documentés, le cadre légal reste flou pour une grande partie des travailleurs. À travers les cas des élèves, des employés de bureau et des ouvriers du bâtiment, le point sur ce que prévoit – ou ne prévoit pas – la réglementation suisse.
Les températures dépassant 30 degrés ne sont pas rares en été, mais leur récurrence interroge sur les protections existantes. En Suisse, ces journées dites de canicule affectent la santé et la productivité, sans pour autant entraîner systématiquement une adaptation des conditions de travail.
Pas de congé pour cause de chaleur à l’école
Malgré la chaleur, les élèves suisses sont tenus d’assister aux cours. Le principe de prise en charge obligatoire rend impossible un retour anticipé à la maison, même lorsque les températures dépassent les 30 degrés.
Comme l’explique Blick, certaines écoles cantonales avaient autrefois la possibilité d’accorder une journée libre si cette température était atteinte à 10 heures du matin. Cette pratique a progressivement disparu.
Les autorités ont estimé que les enfants utilisaient ce temps libre pour jouer ou aller se baigner, ce qui annulait l’intention de protection initiale. De plus, cette souplesse compliquait l’organisation des familles, peu préparées à un changement soudain d’emploi du temps.
En entreprise, une protection minimale encadrée
Dans le secteur tertiaire, aucune disposition légale ne prévoit un congé en cas de chaleur excessive. Les employeurs doivent néanmoins prendre des mesures pour garantir un environnement de travail supportable.
Selon les recommandations du Secrétariat d’État à l’économie (Seco), la température des locaux doit correspondre au type d’activité exercée : entre 21 et 23 degrés pour un travail sédentaire, et entre 16 et 21 degrés pour un travail physique. Il est également recommandé de ne pas dépasser 26 degrés à l’intérieur.
Le quotidien suisse rapporte que les employeurs sont tenus de proposer de l’eau potable et de permettre des pauses régulières. Seules les femmes enceintes disposent d’un seuil légal : à partir de 28 degrés ambiants, elles peuvent exiger de ne pas travailler.
Si un employeur ne respecte pas ces directives, l’inspection cantonale du travail peut être saisie. Cette autorité a le devoir d’intervenir lorsqu’un manquement à la protection de la santé est signalé.
Sur les chantiers, des règles partielles selon les cantons
Les ouvriers du bâtiment figurent parmi les travailleurs les plus exposés aux effets de la chaleur. Pourtant, aucune règle nationale n’impose l’arrêt des travaux au-delà d’un certain seuil de température. Le plan de mesures de la Suva recommande une pause de 15 minutes par heure à partir de 33 degrés, de préférence dans un endroit frais et ombragé.
Certaines régions appliquent des mesures spécifiques. Le média helvétique mentionne que dans le canton du Tessin, les travaux routiers doivent cesser dès 13 heures lorsque Météo Suisse émet une alerte de niveau 3 pendant trois jours consécutifs.
Cette règle s’applique si la température moyenne jour et nuit dépasse 25 degrés. Dans ce cas, les employeurs doivent respecter le plan de la Suva, et les communes peuvent autoriser des horaires décalés avec un début de journée plus matinal.








