Un train direct entre Londres et la Suisse d’ici 2030, le projet sur les bons rails

La concrétisation d’une ligne directe Londres-Suisse d’ici 2030 témoigne d’une volonté politique partagée de favoriser les transports ferroviaires à l’échelle internationale, sans recourir à des financements publics supplémentaires.

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liaison ferroviaire Londres-Suisse
Un train direct entre Londres et la Suisse d’ici 2030, le projet sur les bons rails : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

Une liaison ferroviaire directe entre la Suisse et le Royaume-Uni est en préparation pour une mise en service d’ici 2030. Le projet vient de franchir une étape diplomatique majeure avec la signature d’une déclaration d’intention entre les autorités des deux pays. 

Cette initiative s’inscrit dans une volonté commune de renforcer les liaisons internationales et de favoriser les transports à faible émission. Elle intervient dans un contexte budgétaire contraint, sans financement public prévu pour son exploitation.

Un accord politique pour lancer la phase de préparation

Jeudi à Londres, le ministre suisse des Transports, Albert Rösti, et son homologue britannique Heidi Alexander ont officialisé leur engagement à soutenir le développement d’une ligne ferroviaire directe entre Londres et la Suisse, rapporte Blick. La signature d’une déclaration d’intention marque la volonté commune de faire avancer ce projet, en posant les bases nécessaires à sa mise en œuvre. Le document prévoit une collaboration étroite pour définir les étapes opérationnelles, techniques et juridiques qui devront être franchies dans les années à venir.

Selon un communiqué officiel publié vendredi par le Conseil fédéral, cette liaison représenterait un « signal fort pour les transports publics internationaux » et les relations bilatérales avec le Royaume-Uni. Le projet vise à établir un lien sans correspondance entre Londres et une ville suisse, probablement Bâle, un nœud ferroviaire stratégique. Si les détails techniques, tels que le parcours exact et les opérateurs concernés, restent à affiner, le cap est désormais clairement fixé sur l’échéance de 2030.

Cette avancée survient alors même que le gouvernement suisse envisage des coupes budgétaires dans le transport ferroviaire international, notamment les trains de nuit. Dans ce contexte, la ligne Londres-Suisse constitue une exception : aucune subvention étatique n’est prévue pour son exploitation, comme l’a précisé Franziska Ingold, porte-parole du Département fédéral des transports (DETEC). Le financement du service reposera donc exclusivement sur des partenariats entre opérateurs privés et potentiellement publics, en dehors du soutien budgétaire fédéral.

Une ambition européenne pour des mobilités transfrontalières décarbonées

Le projet s’inscrit dans une dynamique plus large de développement du rail international à longue distance en Europe, perçu comme une alternative crédible à l’avion. À l’heure actuelle, les voyageurs entre la Suisse et le Royaume-Uni doivent emprunter plusieurs correspondances, souvent à Paris ou Bruxelles, avec des trajets de plus de 7 heures. Une liaison directe permettrait de réduire le temps de trajet et d’améliorer le confort de voyage, tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre.

La mise en œuvre d’une telle ligne implique une coopération entre plusieurs opérateurs ferroviaires, notamment les CFF, Eurostar et possiblement la Deutsche Bahn. Il faudra également surmonter des obstacles réglementaires liés au Brexit, notamment la gestion des contrôles frontaliers et des règles douanières. La mise en place d’un terminal adapté sur le territoire suisse est une hypothèse en discussion, mais elle reste conditionnée à des accords bilatéraux et à des investissements conséquents.

En dépit de ces défis, le projet bénéficie d’un contexte favorable. La demande pour des solutions de transport plus durables est en hausse, en particulier chez les jeunes générations et les voyageurs d’affaires. Si les conditions de confort, de rapidité et de prix sont réunies, le train pourrait devenir une alternative compétitive à l’aérien sur cette liaison. Cette ambition rejoint les objectifs environnementaux de la Suisse et de l’Union européenne, qui encouragent la transition vers des mobilités moins polluantes.

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