Le trafic d’or : une fortune qui transite vers la Suisse

Le trafic d’or vers la Suisse génère des milliards, alimentant un marché opaque souvent lié à des activités illégales ou éthiquement douteuses. La Suisse, leader mondial du raffinage, demeure une plaque tournante pour ce commerce clandestin.

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Un trafic d’or massif entre l’Italie et la Suisse pourrait rapporter des milliards de francs suisses, révèle une enquête récente. Ce marché clandestin d’or, souvent issu de pratiques douteuses, semble prospérer dans l’ombre des circuits financiers européens. 

Mais de quoi parle-t-on exactement lorsqu’on évoque ces tonnes d’or qui traversent discrètement les frontières pour atterrir dans les coffres suisses ?  L’enjeu économique et humain est immense.

Un marché florissant et complexe

Le trafic d’or, bien que dissimulé, serait une activité en pleine expansion. Selon les enquêtes, des milliers de tonnes d’or traversent les frontières chaque année pour se retrouver en Suisse, dans des raffineries ou des comptes anonymes. Ce phénomène est alimenté par des acteurs variés : des mineurs illégaux des pays en développement, des groupes criminels, mais aussi des entreprises avec des pratiques douteuses. Cette matière précieuse, issue d’exploitations souvent opaques, permet à la Suisse de rester un des principaux acteurs mondiaux du raffinage de l’or.

Une des raisons de ce flux constant réside dans la politique suisse en matière de secrets bancaires et financiers. Les raffineries suisses, par exemple, traitent environ 70 % de l’or produit dans le monde. La législation favorable à la confidentialité tient ainsi de nombreuses entreprises ou personnes qui souhaitent blanchir ou dissimuler l’origine de leur or. Par ailleurs, des chiffres révélateurs montrent que l’or raffiné en Suisse provient à hauteur de 75 % des importations en provenance de pays comme l’Italie, le Royaume-Uni et des nations africaines.

Cette opacité soulève des préoccupations éthiques et légales. En effet, si une partie de cet or peut provenir de sources parfaitement légales, une autre est souvent liée à des exploitations minières illégales ou à des zones de guerre, où des enfants et des travailleurs sont exploités. L’or ainsi affiné devient difficile à retracer, ce qui renforce l’attractivité du marché suisse pour ceux qui cherchent à masquer les origines illicites du métal précieux.

L’impact économique et financier de ce trafic

L’impact de ce trafic d’or va bien au-delà des frontières physiques de la Suisse et de l’Italie. En effet, les profits générés par ce commerce clandestin pourraient représenter des sommes colossales. Ces flux financiers nourrissent les marchés financiers mondiaux et les économies souterraines de nombreuses régions et alimentent des circuits de blanchiment d’argent. Bien que le marché de l’or en Suisse soit régulé, la partie des transactions suspectes reste difficile à quantifier, ce qui maintient une zone grise favorable au blanchiment de capitaux.

Selon le quotidien Watson.ch, une étude a révélé que chaque année, plusieurs milliards de francs suisses pourraient échapper à la régulation légale et fiscale en raison de cette opacité. Le rapport souligne également l’importance de la Suisse pour le recyclage de l’or, notamment dans le cadre des transactions effectuées par des acteurs étrangers, souvent via des sociétés écrans ou des transactions anonymes. Ces pratiques permettent de contourner la législation, offrant une protection contre la traçabilité de l’or, tout en donnant un coup de pouce à des économies souvent parallèles et peu transparentes.

De plus, ce commerce pourrait être lié à des financements indirects de conflits armés dans certaines régions du monde. Les nations qui bénéficient de ce commerce parallèle voient leur économie soutenue, souvent au détriment des droits humains et de la stabilité sociale. Ce marché permet à des groupes violents de poursuivre leurs activités sous couvert d’une matière première qui semble inoffensive, mais qui alimente une partie de l’économie mondiale.

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