Depuis le début de l’année, un nouvel impôt progressif a été instauré en Thaïlande, suscitant des inquiétudes parmi les retraités suisses qui y résident. Cette réforme, visant à combler une lacune fiscale, pourrait entraîner un exode fiscal vers des pays voisins.
En effet, tandis que certains retraités suisses cherchent des moyens d’échapper à la nouvelle imposition en Thaïlande, d’autres se tournent vers des alternatives dans la région. Avec des taxes plus avantageuses dans des destinations voisines, les expatriés réévaluent leur situation et envisagent un déménagement pour maintenir leur qualité de vie.
Une réforme fiscale majeure en Thaïlande
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, la Thaïlande a introduit un impôt progressif sur les revenus étrangers transférés dans le pays, modifiant radicalement le paysage fiscal pour les expatriés. Cette réforme vise à imposer les revenus perçus à l’étranger mais transférés en Thaïlande, avec des taux allant de 5 % pour les revenus modestes, compris entre 3 600 et 7 200 francs, jusqu’à 35 % pour les revenus dépassant les 120 000 francs suisses. Par exemple, pour un retraité suisse avec un revenu mensuel de 4 000 francs, cela se traduit par une charge fiscale annuelle de 7 400 francs, soit environ 15 % du revenu brut.
Ce changement marque un tournant pour les retraités, qui avaient précédemment bénéficié d’une exonération fiscale. Les déductions possibles, bien que présentes, ne compensent pas toujours l’impact de cette imposition sur les revenus de retraite.
Réactions et stratégies des retraités suisses
Face à cette nouvelle réglementation, certains retraités suisses ont déjà pris des mesures pour réduire leur imposition. Parmi eux, certains ont décidé de se tourner vers des pays voisins pour minimiser leur charge fiscale, prévoyant des séjours durant une bonne partie de l’année afin de rester sous le seuil de résidence fiscale thaïlandaise.
D’autres expatriés tentent quant à eux de contourner les nouvelles règles en utilisant des stratégies comme le transfert de fonds à des membres de la famille ou le retrait d’argent via des cartes bancaires étrangères. Ces pratiques montrent comment la nouvelle législation a engendré un climat d’incertitude parmi les retraités suisses expatriés.
Après la Thaïlande, vers où se tourner ?
Avec les nouvelles contraintes fiscales en Thaïlande, de nombreux retraités explorent des options dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est. Le Cambodge et le Vietnam, bien qu’imposant également les revenus mondiaux, sont souvent perçus comme des alternatives intéressantes en raison de leur coût de la vie et de leur attractivité croissante. La Malaisie, qui avait prévu d’imposer les revenus étrangers, a suspendu cette mesure jusqu’à fin 2026, renforçant son attrait pour les expatriés.
Les Philippines, quant à elles, se présentent comme une destination particulièrement favorable. Les retraités y bénéficient d’une exonération fiscale sur les revenus de source étrangère, ce qui attire ceux cherchant à éviter les régimes fiscaux plus contraignants.