Comment le temps partiel redéfinit le travail en Suisse ?

Le marché du travail suisse connaît une transformation majeure avec l’essor du temps partiel, qui redessine peu à peu le paysage professionnel.

Photo de Sarah Talbi, une jeune femme aux cheveux longs et châtains, portant des lunettes et un haut noir à manches courtes avec des détails en dentelle. Elle sourit légèrement et se tient devant un fond uni de couleur corail vif.
Par Sarah Talbi Publié le 20 octobre 2024 à 10h55
Travail En Usine
Comment le temps partiel redéfinit le travail en Suisse ? - © Econostrum.info

En 2023, près de 20 % des hommes et plus de la moitié des femmes occupaient des postes à temps partiel, bouleversant les habitudes de travail traditionnelles.

Ce phénomène, tout en répondant à une quête d'équilibre entre vie professionnelle et personnelle, suscite des débats sur ses conséquences économiques et sociales. Malgré ces changements, la Suisse continue de travailler plus qu'auparavant grâce à l'arrivée d'une main-d'œuvre toujours plus nombreuse.

Une hausse exponentielle du temps partiel

Selon l'Office fédéral de la statistique (OFS), en cinquante ans, le temps partiel a pris une place centrale sur le marché de l'emploi suisse, touchant toutes les catégories de métiers. En 1970, seulement 4,1 % des hommes étaient concernés par ce type de contrat. Ce chiffre a explosé, atteignant 19,6 % en 2023. Chez les femmes, l'évolution est encore plus frappante ; de 29,4 % en 1970, la proportion de travailleuses à temps partiel est passée à 58 % aujourd'hui.

Cette transformation est le fruit de plusieurs facteurs, dont l'augmentation massive de la participation des femmes à la vie active. En 1970, elles représentaient 33,9 % de la population active rémunérée, contre 46,7 % en 2023. La parité est désormais en vue, confirmant une évolution marquante des dernières décennies.

Des préoccupations sociales et fiscales

L'essor du temps partiel, bien qu'il corresponde à une évolution des besoins individuels, pose des questions au niveau national. Certains élus s'inquiètent des répercussions sur les cotisations sociales et fiscales, arguant que la sous-exploitation du potentiel de main-d'œuvre pourrait peser sur l'économie. Cependant, d'autres défendent cette évolution comme une réponse nécessaire aux aspirations des travailleurs modernes.

Le conseiller national Nicolò Paganini a souligné que deux personnes travaillant à 70 % créent plus d'heures de travail qu'une seule personne à temps plein. Cette flexibilité, bien qu'inquiétante pour certains, permet de maintenir un volume de travail global élevé. À cet égard, les heures travaillées en Suisse en 2023 ont augmenté de 1,8 % par rapport à 2022, pour atteindre 8,1 milliards d'heures rémunérées.

Le temps partiel au centre du débat politique

Au Parlement, le temps partiel continue de diviser les élus. En 2022, Laurence Fehlmann Rielle (PS/GE) a proposé une motion pour encourager le travail à temps partiel chez les hommes, qui a été rejetée par la majorité. Pourtant, une étude demandée par Nicolò Paganini a été acceptée pour évaluer l'impact du temps partiel volontaire sur les finances publiques.

Cette étude vise à proposer des solutions pour augmenter le taux d'activité des personnes sans responsabilités familiales, tout en prenant en compte l'évolution vers des carrières plus flexibles et partagées.

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