Taux zéro de la BNS : une décision qui pourrait accélérer la crise et détruire votre rêve immobilier

La BNS abaisse son taux directeur à 0%, influençant les prêts hypothécaires, l’immobilier et les taux d’épargne en Suisse, avec des effets sur l’économie.

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Banque nationale suisse ( BNS)
Taux zéro de la BNS : une décision qui pourrait accélérer la crise et détruire votre rêve immobilier - © Sutterstock

La BNS, après plusieurs ajustements depuis 2015, a réduit son taux directeur à un niveau inédit de 0%, à la limite de l’en territoire négatif. Un choix stratégique, justifié par une inflation trop faible dans le pays, et qui affecte une série d’aspects économiques.

Ce changement de politique monétaire entraîne une série de répercussions, surtout dans les secteurs de l’immobilier et des prêts hypothécaires.

Un taux directeur à 0% : Une réponse à une inflation trop faible

La décision de la BNS de descendre à 0% son taux directeur répond directement à une inflation trop modeste en Suisse. Selon le président de la BNS, Martin Schlegel, la pression inflationniste a diminué, et des prix à la consommation qui restent en baisse dans le pays témoignent de ce phénomène.

En mai, les prix étaient même légèrement inférieurs à l’année précédente, ce qui incite la BNS à adopter des mesures monétaires pour éviter une déflation, situation dans laquelle les prix baissent de manière continue, affectant durement les entreprises, indique Watson.

Taux hypothécaires : Une baisse continue mais limitée

En réaction à la politique de taux bas, les taux hypothécaires ont continué de baisser. Avant cette dernière décision de la BNS, des analystes comme ceux de la Banque Raiffeisen annonçaient déjà la prolongation d’une période de taux bas, voire négatifs.

Par exemple, selon le conseiller Moneypark, le taux pour une hypothèque à 5 ans avait baissé de 0,57 point en trois mois pour atteindre 0,82%. Après la décision de la BNS, les taux des hypothèques SARON devraient encore baisser de 0,25%, selon les prévisions, bien que cela soit limité par les marges des banques.

Les experts notent que les banques n’appliquent pas de taux négatifs sur les prêts SARON, mais ajoutent une marge sur le taux de 0%. Lukas Vogt, directeur de Moneypark, précise que même avec un taux directeur à zéro ou négatif, les taux des prêts SARON devraient rester autour de 0,95% en moyenne.

Les prix de l’immobilier : Une pression constante malgré la baisse des taux

Les taux bas stimulent la demande d’immobilier, mais l’offre demeure limitée, en particulier en raison de la révision de la loi sur l’aménagement du territoire de 2013. Cette révision a freiné la construction de nouvelles propriétés, exacerbant la crise du logement abordable.

Cette pression sur la demande explique en partie la hausse continue des prix des biens immobiliers. Selon les données de Wüest Partner, les prix des maisons individuelles ont doublé depuis 2000, avec des hausses impressionnantes dans des régions comme Genève (+166%) ou Zoug (+173%) et des augmentations notables à Bâle-Ville (+160%).

En revanche, certaines régions comme les Grisons (+56%) ou Glaris (+23%) ont vu une hausse bien moins marquée. Par comparaison, les prix à la consommation n’ont augmenté que de 15% depuis 2000, tandis que les salaires ont progressé de 30%.

En parallèle, les appartements en propriété ont connu une hausse de 94% depuis l’an 2000, avec des records similaires dans des cantons comme Genève, Zoug et Zurich. Cette tendance à la hausse est alimentée par des taux bas, mais également par une offre limitée en raison de l’aménagement du territoire, créant ainsi des pressions supplémentaires sur le marché immobilier.

Les taux d’épargne : Une réduction attendue

Les taux d’épargne, déjà très faibles, devraient encore diminuer suite à cette décision de la BNS. Selon Benjamin Manz, de Moneyland, les taux des comptes épargne pour adultes sont actuellement d’environ 0,2%.

Après la décision de la BNS, une nouvelle baisse est attendue. Ces ajustements interviendront progressivement, et certains produits comme les obligations de caisse réagiront plus vite que les comptes d’épargne.

Toutefois, les experts estiment qu’aucun taux d’intérêt négatif n’est à prévoir pour les comptes d’épargne, même si le taux directeur devait entrer en zone négative. Cela concernerait plutôt des cas exceptionnels.

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