Les taux hypothécaires au plus bas depuis trois ans en Suisse

Les taux hypothécaires en Suisse n'avaient pas été aussi bas depuis 2021, et cette tendance se renforce avec les prévisions de baisse des taux directeurs par la Banque nationale suisse (BNS) pour le mois de décembre 2024. Les prêts hypothécaires à court terme connaissent une réduction importante, rendant l'emprunt plus accessible, notamment pour les primo-accédants et les investisseurs immobiliers. Mais cette baisse des taux ne profite pas de la même manière à tous, car certaines banques et institutions financières continuent d'augmenter leurs marges bénéficiaires.

Le taux directeur de la BNS a un impact direct sur les prêts hypothécaires, notamment sur les prêts à taux variable qui suivent les fluctuations du Saron, un indice de référence. Une réduction des taux directeurs pourrait rendre les prêts à court terme encore plus attractifs. Cependant, une telle réduction ne signifie pas toujours une baisse proportionnelle des taux de crédit pour les emprunteurs. Si les taux fixes sont actuellement très compétitifs, les marges bénéficiaires maintenues par les banques risquent de limiter l'accès réel aux emprunts pour une grande partie de la population.

Une réduction qui profite aux emprunteurs

Depuis 2021, les taux hypothécaires n'avaient jamais chuté à un niveau aussi bas qu'aujourd'hui. Les hypothèques à court terme, notamment celles indexées sur le Saron, sont particulièrement touchées par cette baisse. Moneypark, l'un des leaders du marché des courtiers hypothécaires en Suisse, note que les taux à 5 ans sont désormais particulièrement attractifs, offrant des taux fixes sous la barre des 1 % pour de nombreuses offres. Une situation qui contraste fortement avec les années précédentes où les taux d'intérêt étaient beaucoup plus élevés, notamment en 2022, année marquée par une forte remontée des taux.

Cette baisse des taux directeurs de la BNS, attendue le 12 décembre 2024, alimente la dynamique des prêts hypothécaires, en particulier pour ceux qui cherchent à contracter un prêt à court terme. Une nouvelle étape de cette politique de baisse des taux directeurs pourrait rendre l'immobilier encore plus accessible pour les Suisses désireux d’acquérir leur logement. Toutefois, les conditions du marché restent néanmoins tendues, car cette baisse n'est pas toujours entièrement répercutée par les établissements financiers. En effet, de nombreux courtiers continuent d'augmenter leurs marges bénéficiaires plutôt que de répercuter pleinement la baisse des taux.

La Banque nationale suisse et son impact sur le marché immobilier

Les attentes sont grandes concernant la réduction du taux directeur de la BNS en décembre 2024. Cette décision est attendue avec impatience par les acteurs du marché immobilier suisse, qui s'attendent à un effet direct sur les prêts hypothécaires. Selon les prévisions, cette baisse devrait permettre aux emprunteurs d’obtenir des crédits à des conditions plus avantageuses, réduisant ainsi le coût global des crédits.

L'une des conséquences notables de cette baisse est l'attrait accru des prêts à taux fixe, en particulier pour des durées de cinq ans. Alors que les taux variables ont pu être perçus comme une alternative intéressante dans un contexte de taux relativement stables, leur volatilité rend les prêts fixes plus rassurants pour de nombreux emprunteurs. Les taux fixes sous 1 % pour des prêts sur cinq ans rendent l'offre particulièrement attractive, surtout face à un contexte économique incertain, marqué par les fluctuations de l'inflation et les décisions de politique monétaire.

Les taux à court terme sont les plus affectés par la politique actuelle, et cela est particulièrement visible dans les hypothèques à 1 an et 5 ans, où les taux peuvent descendre sous les 1 % dans certaines offres attractives. Pour les emprunteurs, cette situation est une occasion en or pour emprunter à des conditions avantageuses.

Vers un retour des taux négatifs en 2025 ?

Les prévisions pour 2025 laissent entrevoir la possibilité d'un retour des taux négatifs, une situation qui ne s'était pas vue depuis plusieurs années. Bien que cette hypothèse semble peu probable dans l'immédiat, certains analystes estiment que la réduction progressive des taux directeurs pourrait entraîner une nouvelle phase de taux négatifs, un phénomène qui avait marqué la période entre 2016 et 2021.

Ce retour aux taux négatifs, bien qu'incertain, pourrait encore faire baisser le coût des emprunts, mais également poser de nouveaux défis pour les acteurs financiers. La concurrence entre les établissements bancaires pourrait se renforcer, forçant certaines institutions à réagir pour ne pas perdre leurs parts de marché. Cependant, cette situation pourrait aussi poser des risques à long terme, notamment en cas de surchauffe du marché immobilier et de nouvelles distorsions dans l'économie suisse.

En réponse à la baisse des taux, les institutions bancaires adaptent leur stratégie. Certaines baissent leurs taux pour attirer de nouveaux clients, mais d'autres restent prudentes et choisissent de maintenir des marges bénéficiaires importantes, en partie pour compenser les faibles rendements générés par des taux d'intérêt plus bas. Cette situation génère des décalages dans la répercussion de la baisse des taux sur les offres de crédits, créant une dynamique de concurrence accrue entre les acteurs du marché.