Le taux d’intérêt de référence reste inchangé à 1,75 % en Suisse, quels impacts sur les loyers ?

L'Office fédéral du logement a confirmé lundi que le taux d'intérêt de référence reste inchangé à 1,75 %, un niveau fixé en décembre 2023. Cette stabilité bloque les prétentions à une diminution ou à une hausse des loyers pour janvier 2024, sauf cas particuliers. Ce taux est utilisé comme base pour fixer les loyers en Suisse depuis 2008, remplaçant les anciens taux variables cantonaux.

Pour les contrats fondés sur des taux d'intérêt de référence plus élevés, comme 2 % ou davantage, les locataires conservent un droit théorique à la baisse de loyer. Toutefois, cette réduction dépend de l'application correcte des révisions par les propriétaires. À l'inverse, si le loyer est basé sur un taux inférieur ou égal à 1,5 %, les bailleurs peuvent envisager une augmentation, limitée à 3 % par quart de point de pourcentage. Les exceptions concernent les baux indexés, échelonnés ou proportionnels au chiffre d'affaires, ainsi que les logements subventionnés, qui répondent à des réglementations spécifiques.

Des facteurs externes influencent toujours les loyers

Bien que le taux d'intérêt de référence soit resté stable, d'autres éléments peuvent influencer les loyers. L'inflation, par exemple, peut être prise en compte à hauteur de 40 % par les propriétaires. Cette disposition atténue souvent les bénéfices d'une éventuelle baisse de taux. De plus, les variations des frais d'entretien et d'exploitation des immeubles permettent également des ajustements de loyers.

Ces mécanismes rappellent que le loyer ne dépend pas uniquement du taux d'intérêt de référence, mais d'un ensemble de variables économiques et opérationnelles. Ce cadre réglementaire vise à garantir un équilibre entre les droits des locataires et les besoins des propriétaires, bien que ces derniers disposent d'une marge de manœuvre dans certaines situations.

Vers une révision en 2025 : quelles attentes pour les locataires ?

Selon Santosh Brivio, économiste senior à la Banque Migros, une baisse du taux directeur à 0,75 % pourrait intervenir d'ici mars 2025. Une telle évolution entraînerait une réduction de loyer potentielle de 2,9 %, à condition que les propriétaires aient répercuté les précédentes augmentations liées au taux d'intérêt de référence. Cette perspective est encourageante pour de nombreux locataires, mais elle reste conditionnée à plusieurs facteurs, notamment l'inflation, qui pourrait tempérer l'impact des baisses attendues.

Depuis 2008, le taux hypothécaire de référence unique joue un rôle central dans la fixation des loyers en Suisse, remplaçant les systèmes cantonaux de l'époque. Alors que ce mécanisme garantit une certaine uniformité, les ajustements ne sont pas automatiques et dépendent de plusieurs critères économiques. Les locataires devront donc attendre mars 2025 pour espérer des baisses concrètes, sous réserve d'une révision effective du taux par l'OFL.