Le marché du travail suisse a connu une évolution contrastée en fin d’année. Alors que le nombre d’actifs occupés a progressé de 0,6 %, le chômage a augmenté, atteignant 224 000 personnes sans emploi d’octobre à décembre 2024. Ces chiffres sont établis selon la définition du Bureau international du travail (BIT), qui inclut également les demandeurs d’emploi non inscrits auprès des Offices régionaux de placement (ORP).
Les jeunes, les femmes et les travailleurs étrangers sont les catégories les plus touchées par cette hausse. Le chômage des jeunes de 15 à 24 ans est passé de 7,4 % à 8,3 % sur un an. Chez les femmes, il a progressé de 4,2 % à 4,6 %, tandis que celui des hommes est passé de 3,8 % à 4,1 %. L’évolution est également notable en fonction du niveau de formation, avec une augmentation pour les travailleurs disposant d’un diplôme de degré tertiaire ainsi que pour ceux sans formation postobligatoire.
Une augmentation du chômage sur un an
L’Office fédéral de la statistique a publié des chiffres montrant une hausse du chômage en Suisse au quatrième trimestre 2024. En un an, le nombre de chômeurs a augmenté de 21 000 personnes, passant de 4,0 % à 4,4 %.
Le chômage des jeunes de 15 à 24 ans a connu une progression marquée, atteignant 8,3 % contre 7,4 % un an plus tôt. Cette augmentation souligne les difficultés rencontrées par cette tranche d’âge pour s’insérer durablement sur le marché du travail.
Les femmes sont plus impactées par cette hausse que les hommes. Leur taux de chômage est passé de 4,2 % à 4,6 %, tandis que celui des hommes a progressé plus modérément, de 3,8 % à 4,1 %.
Le chômage a également augmenté en fonction du niveau de formation. Pour les personnes ayant un diplôme de degré tertiaire, il est passé de 3,0 % à 3,6 %. Ceux sans formation postobligatoire sont également plus touchés, leur taux passant de 7,4 % à 7,8 %.
Un impact plus fort chez les travailleurs étrangers
Les travailleurs étrangers sont particulièrement concernés par cette hausse du chômage. Alors que le taux de chômage des Suisses a légèrement progressé, de 3,0 % à 3,1 %, celui des étrangers a connu une augmentation plus marquée, passant de 6,5 % à 7,4 %.
Les disparités sont également visibles en fonction de l’origine des travailleurs étrangers. Les ressortissants de l’Union européenne et de l’AELE affichent un taux de chômage de 5,8 %, tandis que celui des travailleurs issus de pays tiers atteint 11,3 %.
Dans le même temps, le nombre de travailleurs à temps partiel a continué de progresser, atteignant 1,911 million au quatrième trimestre 2024, soit 40 000 de plus que l’année précédente. Parmi eux, 248 000 personnes se trouvaient en situation de sous-emploi, exprimant le souhait de travailler davantage et étant disponibles à court terme pour le faire. Le taux de sous-emploi a néanmoins légèrement reculé sur un an, passant de 5,0 % à 4,8 %.
Une évolution contrastée par rapport à l’Union européenne
Alors que la Suisse enregistre une hausse du chômage, la situation est différente au sein de l’Union européenne. Selon les chiffres publiés, le taux de chômage moyen dans l’UE a reculé de 6,0 % à 5,8 % sur un an. Dans la zone euro, la baisse est également visible, avec une diminution du taux de chômage de 6,5 % à 6,2 %.
Toutefois, le chômage des jeunes continue de représenter un défi dans l’Union européenne. Il a progressé à 14,8 % dans l’ensemble des pays membres, tandis qu’il est resté stable dans la zone euro, à 14,5 %.