Tabac, alcool, CBD : de nouvelles mesures en débat au Parlement suisse

Le parlement suisse entame un débat sur l’introduction d’emballages standardisés et neutres pour le tabac, l’alcool et le CBD. L’objectif de cette initiative est de réduire leur attractivité et mieux informer sur les risques liés à leur consommation.

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Dans plusieurs pays, les emballages neutres ont prouvé leur efficacité pour réduire la consommation de substances addictives. En Australie, par exemple, cette mesure a contribué à diminuer l’usage du tabac. La Suisse pourrait s’inspirer de ce modèle, selon les experts, pour limiter les comportements à risque, en particulier chez les jeunes.

Selon Addiction Suisse, l’information sur les risques liés à la consommation de tabac et d’alcool est insuffisante. Un exemple marquant : 36 % des décès attribués à l’alcool sont liés au cancer, un fait encore méconnu par une grande partie des consommateurs. L’organisation estime que des emballages standardisés, accompagnés d’avertissements clairs, pourraient jouer un rôle clé dans la prévention.

Une réponse sanitaire face à des risques sous-évalués

Pour les défenseurs du projet, limiter l’attrait des produits addictifs est une priorité. Les experts de santé publique, soutenus par des élus comme Katharina Prelicz-Huber (Les Verts), insistent sur le rôle de la publicité et du design des emballages dans la promotion de ces produits. « La publicité est là pour convaincre, et elle fonctionne », rappelle la conseillère nationale. Les emballages uniformes seraient donc une méthode simple et efficace pour réduire les coûts engendrés par ces produits dans le système de santé.

Les emballages neutres pourraient également dissuader les jeunes, une tranche d’âge particulièrement sensible aux stratégies marketing. En plus de réduire l’attractivité visuelle des produits, ces mesures viseraient à sensibiliser davantage sur leurs dangers, en renforçant l’impact des avertissements sanitaires.

L’opposition des industriels et des défenseurs de la responsabilité individuelle

Malgré ces arguments, les propositions suscitent une forte opposition dans les milieux économiques. Alexander Curiger, détaillant, met en garde contre les conséquences économiques des nouvelles normes : réduction de l’innovation, diminution de la diversité des produits et hausse des coûts pour les petits producteurs. L’Association suisse des distillateurs souligne également les coûts élevés pour adapter les lignes de production.

Les acteurs économiques craignent aussi une augmentation des achats transfrontaliers, qui affaiblirait le marché local. Selon eux, ces mesures risquent d’alourdir les contraintes pesant sur les producteurs sans pour autant garantir une baisse de la consommation du tabac ou l’alcool.

Sur le plan politique, certains élus, notamment au PLR et à l’UDC, s’opposent à une intervention accrue de l’État dans ce domaine. Esther Friedli (UDC) défend la responsabilité individuelle des consommateurs : « Nous devons plutôt renforcer la responsabilité personnelle. L’État ne devrait pas tout prescrire ou interdire ».

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