Face à la baisse continue des revenus réels des travailleurs suisses et l’augmentation des marges des entreprises, les syndicats réclament des hausses de salaires significatives dès 2025.
Les fédérations de l’Union syndicale suisse (USS) ont tenu une conférence de presse le 2 septembre 2024 pour demander des augmentations salariales, estimant que les bénéfices générés par une conjoncture favorable doivent aussi revenir aux travailleurs. Cette demande fait suite à celle de Travail.Suisse, qui a revendiqué des hausses allant jusqu’à 4 % un mois plus tôt.
Augmentations salariales : une réponse urgente à la baisse des revenus réels
Les syndicats suisses montent au créneau pour défendre les intérêts des travailleurs, dont les revenus réels déclinent depuis plusieurs années, malgré une productivité en hausse. Dans un contexte économique marqué par l’augmentation des marges des entreprises, l’Union syndicale suisse (USS) appelle à une revalorisation salariale immédiate. Lors de la conférence de presse, les représentants de l’USS ont souligné la nécessité d’une hausse de plus de 5 % pour rééquilibrer la répartition des bénéfices entre le travail et le capital.
Pierre-Yves Maillard, président de l’USS, a dénoncé la situation actuelle, déclarant « il n’est pas acceptable que les travailleurs gagnent toujours moins en termes réels, alors que la productivité augmente ». Selon lui, il est impératif que la valeur du travail soit reconnue à sa juste mesure, afin de mettre un terme à une situation où de plus en plus de travailleurs peinent à boucler les fins de mois.
Une situation alarmante dans divers secteurs
Vania Alleva, présidente du syndicat Unia, a décrit la situation salariale en Suisse comme « alarmante », notamment dans des secteurs comme le commerce de détail, l’industrie, la restauration, ou encore les soins aux personnes âgées. Ces travailleurs, confrontés à des salaires stagnants ou en baisse, voient leur pouvoir d’achat diminuer de façon dramatique et peinent à couvrir leurs factures chaque mois. Des augmentations salariales dans ces secteurs sont urgentes pour que les employés puissent garder une vie stable et ne pas tomber dans la pauvreté.
Natascha Wey, secrétaire générale du Syndicat des Services publics (SSP), a également souligné la situation critique des fonctionnaires. Dans de nombreux cantons et au niveau fédéral, la compensation du renchérissement a pris du retard. Elle a ajouté que « les salaires réels dans le secteur public ont parfois baissé plus fortement que dans le secteur privé », accentuant ainsi les difficultés des employés de ce secteur.