La situation semble préoccupante pour l’industrie touristique suisse, où une grande majorité des voyageurs semble se détourner des États-Unis. Selon une enquête menée par Blick auprès de plus de 30 000 personnes, 80 % des Suisses préféreraient renoncer à un voyage en Amérique, et ce, malgré des prix de billets attractifs.
Le désintérêt est alimenté par plusieurs facteurs, dont la politique économique erratique du président Trump, les troubles sociaux dans des villes comme Los Angeles ou au Texas, ainsi que des histoires de refus d’entrée à la frontière américaine.
Ces préoccupations ont conduit une partie des voyageurs suisses à rediriger leurs vacances vers des destinations jugées plus sûres et attrayantes. Le média helvétique rapporte notamment le cas d’une famille suisse qui a été refusée à l’entrée aux États-Unis malgré un permis ESTA valide.
Swiss tente de rassurer ses clients tout en bradant ses prix
Face à cette baisse de la demande, Swiss adopte une stratégie de réduction des prix pour ses vols vers les États-Unis. En juillet, un aller-retour pour New York peut être acheté pour moins de 500 francs, tandis que les prix pour des destinations comme Los Angeles ou San Francisco commencent respectivement à 550 et 540 francs.
Cette décision intervient après que la compagnie ait constaté des prévisions de réservations plus faibles que prévu. Dennis Weber, directeur financier de Swiss, avait indiqué en avril que la situation ne se dégraderait pas avant la fin de l’été, mais les tarifs sont déjà réduits dès le mois de juillet. Cette stratégie vise à attirer des passagers malgré une demande de plus en plus faible.
Blick rapporte que Swiss tente également d’apaiser les inquiétudes de ses passagers en envoyant des courriels rassurants, signés par la directrice des ventes Heike Birlenbach. Ces courriels rappellent que, selon les informations actuelles, il n’y a aucune preuve d’une augmentation des refus d’entrée pour les ressortissants suisses.
Un contexte économique favorable, mais un choix moins attrayant
Si les Suisses peuvent profiter d’un taux de change favorable avec le dollar, qui a perdu environ 9 % de sa valeur par rapport au franc suisse depuis le début de l’année, cela ne semble pas suffisant pour compenser l’attrait réduit des États-Unis. Un dîner à 100 dollars, par exemple, ne coûte plus que 82 francs grâce au taux de change actuel.
Toutefois, cette économie sur le taux de change ne suffit pas à contrer la tendance de désintérêt. Les hôteliers américains subissent également la baisse de la demande, avec une chute de 6,72 % des réservations pour la période de juin à août par rapport à l’année précédente.
En Floride, cette baisse atteint même 8,76 %. Cependant, malgré cette baisse, les voyageurs nationaux représentent encore plus de 70 % des clients des hôtels américains.








