Une « supergrippe » imprévisible menace la Suisse : le sous-variant H3N2 inquiète les autorités sanitaires

Le sous-variant H3N2 représente une menace croissante pour la Suisse, avec une forte transmissibilité et des risques d’une épidémie particulièrement sévère cet hiver.

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Grippe
Une « supergrippe » imprévisible menace la Suisse : le sous-variant H3N2 inquiète les autorités sanitaires : Crédit : Canva | Econostrum.info - Suisse

L’hiver 2025 pourrait être marqué par une épidémie particulièrement sévère en Suisse en raison de l’apparition d’un sous-variant du virus H3N2, baptisé « sous-clade K ». Ce virus, déjà responsable d’une vague de grippe intense au Royaume-Uni, suscite des préoccupations croissantes au sein des autorités sanitaires suisses. 

Le sous-variant K, fortement transmissible, commence à se propager rapidement dans le pays, bien que sa virulence reste difficile à évaluer. Alors que les hôpitaux britanniques sont déjà submergés par un nombre record de cas, la Suisse se prépare à affronter cette « supergrippe » qui pourrait avoir des conséquences majeures sur la santé publique.

Une épidémie en forte augmentation : la menace du sous-clade K

Le Royaume-Uni a récemment signalé une augmentation inquiétante des hospitalisations liées à la grippe, avec un bond de 55 % par rapport à la semaine précédente. Le National Health Service (NHS) a rapporté qu’environ 2 660 patients par jour ont été hospitalisés en raison de la grippe, un chiffre qualifié de « record » pour la période. Ce phénomène est en grande partie dû à la propagation rapide du sous-clade K du virus H3N2. Cette souche, qui était encore minoritaire cet été, est désormais en forte hausse dans plusieurs pays, y compris en Suisse.

En Suisse, la situation évolue rapidement, bien que la progression reste imprévisible, comme l’indique Béryl Mazel-Sanchez, du Centre national de référence de l’influenza (CNRI) à Genève. Selon les experts, ce sous-variant pourrait provoquer une vague de grippe plus importante que celle attendue initialement, bien que sa virulence exacte ne soit pas encore bien déterminée, rapporte 24Heures. Antoine Flahault, épidémiologiste, souligne qu’il est encore trop tôt pour évaluer avec certitude la gravité de ce sous-clade, mais sa forte transmissibilité est déjà avérée, et elle pourrait aggraver la situation sanitaire en Suisse au fur et à mesure de sa propagation.

Les « flambées précoces » observées dans d’autres régions du monde, notamment en Europe et en Asie, montrent que ce virus est capable de se propager rapidement. Le sous-clade K pourrait ainsi devenir prédominant pendant la saison grippale en Suisse, entraînant une augmentation des cas graves et des hospitalisations. Les autorités sanitaires suisses surveillent de près cette évolution, mais la situation reste difficile à prédire, d’où l’alerte sur l’importance de la prévention, notamment la vaccination.

Vaccination : une protection partielle mais essentielle pour les personnes à risque

Face à cette menace, la vaccination reste l’outil principal pour lutter contre la grippe, bien qu’elle ne garantisse pas une protection totale contre tous les virus, notamment le sous-clade K. Les vaccins contre la grippe saisonnière de cette année n’ont pas été spécifiquement conçus pour ce sous-variant, ce qui soulève des inquiétudes quant à leur efficacité. Cependant, comme l’explique Ana Rita Gonçalves Cabecinhas, responsable adjointe du CNRI, les vaccins restent efficaces pour prévenir les formes graves de la maladie. Leur rôle est donc primordial pour protéger les populations les plus vulnérables.

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) recommande la vaccination pour les groupes à risque, notamment les personnes de plus de 65 ans, les femmes enceintes, les prématurés jusqu’à 2 ans, ainsi que les personnes souffrant de maladies chroniques. Ces groupes sont particulièrement susceptibles de développer des formes graves de la grippe, nécessitant une hospitalisation ou provoquant des complications. La vaccination reste donc essentielle pour éviter les hospitalisations et réduire les risques liés à la grippe.

Malgré une protection imparfaite, la vaccination est particulièrement recommandée pour l’entourage des personnes vulnérables, afin de créer un bouclier de protection collectif. Bien que le vaccin ne protège pas parfaitement contre tous les virus grippaux en circulation, il demeure un outil indispensable pour limiter les conséquences les plus graves de l’épidémie.

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