La Suisse fait face à un tournant dans ses pratiques de chauffage, avec une adoption marquée des pompes à chaleur ces dernières années. En 2023, plus d’un quart des maisons individuelles étaient équipées de ce type de système, soulignant un changement significatif dans le paysage énergétique du pays.
Toutefois, l’Office fédéral de la statistique (OFS) révèle que, malgré la montée en puissance des pompes à chaleur, plus de la moitié des bâtiments d’habitation continuent d’être chauffés par des énergies fossiles, un fait qui soulève des questions sur la transition énergétique en cours.
Un essor sans précédent des pompes à chaleur
Depuis le début des années 2000, le nombre de bâtiments équipés de pompes à chaleur a été multiplié par cinq. En 2023, 21 % des bâtiments d’habitation en étaient équipés, une proportion qui a été multipliée par cinq en seulement deux décennies. Ce système est devenu particulièrement répandu dans les constructions récentes, couvrant les trois quarts des bâtiments construits au cours des dix dernières années.
Dans les maisons individuelles, cette technologie est encore plus présente, représentant 26 % du parc. Cette tendance traduit l’aspiration des Suisses à réduire leur dépendance aux énergies fossiles et à s’orienter vers des alternatives plus durables et écologiques.
Énergies fossiles encore majoritaires mais en déclin
Malgré cette adoption croissante des pompes à chaleur, les combustibles fossiles dominent encore le chauffage des logements suisses. En 2023, 37 % des bâtiments étaient encore chauffés au mazout, une part qui a cependant baissé régulièrement au cours des 40 dernières années. Le gaz, quant à lui, était utilisé dans 17 % des bâtiments, avec des disparités importantes entre les zones urbaines et rurales à hauteur de 29 % dans les communes urbaines contre seulement 4 % dans les régions rurales.
Inégalités régionales dans l’adoption des systèmes de chauffage
Les différences dans les systèmes de chauffage sont également notables selon les régions. Dans le canton de Fribourg, par exemple, 32 % des foyers utilisaient une pompe à chaleur en 2023, contre une moyenne nationale de 18%. Cette variation régionale s’explique en partie par les politiques locales en matière de transition énergétique et les infrastructures disponibles.
En parallèle, environ 38 % des ménages se chauffaient encore au mazout, tandis que 25 % utilisaient du gaz. Bien que ces chiffres témoignent de la persistance des énergies fossiles, la tendance générale est à la baisse, avec une accélération de la transition vers des systèmes de chauffage plus écologiques.
Outre les modes de chauffage, le rapport de l’OFS met en lumière d’autres données intéressantes sur le parc immobilier suisse. En 2023, le pays comptait 1,79 million de bâtiments à usage d’habitation et 4,79 millions de logements. Plus d’un million de ces bâtiments étaient des maisons individuelles, dont 55 % étaient habitées par une ou deux personnes seulement. La surface moyenne d’un logement occupé était de 102,1 m², tandis que la superficie par habitant se stabilisait à 46,5 m², une valeur similaire à celle de 2022.