Le Conseil des écoles polytechniques fédérales (CEPF) a décidé de tripler les taxes d’études pour les étudiants étrangers de l’EPFL et de l’EPFZ. Cette décision suscite une vive opposition de la part des associations étudiantes, qui dénoncent une mesure financièrement injuste.
En effet, les associations étudiantes critiquent cette hausse des frais de scolarité, affirmant que les étudiants étrangers seront particulièrement touchés et que beaucoup auront désormais besoin de bourses pour continuer leurs études en Suisse.
Une décision en réponse à des pressions parlementaires
Le CEPF a justifié cette augmentation en assurant qu’elle répond aux « positions clairement exprimées » au Parlement et aux résultats des votes concernant le financement des écoles polytechniques fédérales (EPF) ce printemps. En parallèle, une indexation des taxes sur l’indice suisse des prix à la consommation a été proposée pour éviter que les montants ne soient dévalués par l’inflation.
En mars dernier, le CEPF avait choisi de ne pas augmenter les taxes d’études, arguant de la nécessité de maintenir l’internationalité des écoles et leur capacité à attirer les meilleurs talents. Toutefois, le Conseil assure que, grâce à des mesures d’accompagnement, les études dans les EPF resteront accessibles aux étudiants étrangers particulièrement doués, mais disposant de faibles revenus.
Réactions étudiantes virulentes
Actuellement, les frais de scolarité s’élèvent à 780 francs par semestre, soit 1560 francs par an, pour tous les étudiants, quelle que soit leur nationalité. Avec la nouvelle mesure, qui pourrait entrer en vigueur dès l’automne 2025, les frais annuels pour les étudiants étrangers ayant obtenu leur diplôme précédent hors de Suisse pourraient atteindre 4 480 francs. Toutefois, les étudiants déjà immatriculés pourront terminer leur bachelor ou leur master sans subir cette augmentation.
Les associations étudiantes de l’EPFL (Agepoly) et de l’EPFZ (ASETH) ont vivement réagi à cette nouvelle tarification. Dans un communiqué conjoint, elles dénoncent le choix du CEPF, annonçant que les étudiants sont un groupe financièrement vulnérable et ne devraient en aucun cas être responsables de combler le déficit budgétaire des EPF. Elles soulignent que 51 % des étudiants étrangers indiquent désormais avoir besoin d’une bourse pour continuer leurs études en cas de mise en œuvre de cette augmentation.
Une consultation sera prochainement lancée au sein des Domaines des EPF et des offices concernés. Le Conseil des écoles polytechniques fédérales se basera sur les résultats de cette consultation pour prendre une décision définitive lors de sa séance des 4 et 5 décembre qui permettrait de trouver un compromis acceptable pour toutes les parties.